Magazine Beaux Arts

SALLE 5 - VITRINE 4 ² : LES PEINTURES DU MASTABA DE METCHETCHI - 1. UNE INTRODUCTION (Première partie)

Publié le 15 novembre 2011 par Rl1948

 

    On vient au Louvre, sans s'en douter, pour retrouver la poésie du regard dont la prose quotidienne de la photo nous prive.

Marc FUMAROLI

dans Grande Galerie, Le journal du Louvre, n° 8,

p. 54, 2ème colonne.

   Les trop fraîches et trop pluvieuses grandes vacances 2011 loin déjà derrière nous, ainsi que notre visite aux deux expositions dédiées à Emile Prisse d'Avennes, voici donc aujourd'hui revenu le temps, amis lecteurs, après le congé de Toussaint, de nos rendez-vous au Département des Antiquités égyptiennes du Louvre.

   Certes, pour terminer le mois d'octobre en beauté - et ce ne sont pas de vain mots - avions nous déjà repris le chemin du Musée les 18, 22, 25 et 29 aux fins d'admirer, avec la volonté d'en décoder la symbolique, quelques-unes des superbes petites cuillers ornées exposées dans plusieurs salles différentes du rez-de-chaussée et une au premier étage. Et, cerise sur le gâteau, mardi dernier, nous nous sommes  même offert un rapide aller et retour vers Moscou, au Musée Pouchkine ... 

   A partir de ce matin, sous l'oeil bienveillant de quelques célébrités du lieu que Montoumès m'a fait l'immense amitié de rassembler pour notre plaisir à tous, nous rentrons "officiellement" en salle 5, - entièrement consacrée, je vous le rappelle, à l'acquisition de la nourriture grâce à l'élevage, à la chasse ou à la pêche -, devant le mur nord que nous avions "abandonné"  le 31 mai dernier, après avoir longuement détaillé l'imposant monument de calcaire de la première des vitrines 4, celle située à l'extrême gauche.

39.-Vitrines-4--vues-de-droite--SAS-.jpg

   (Un tout grand merci à SAS, conceptrice du blog Louvreboîte, pour l'amabilité avec laquelle elle a bien voulu réaliser une série de clichés de cette seconde vitrine 4 que nous découvrirons au fil de nos prochaines rencontres.)

   Souvenez-vous : depuis la mi-mars, nous avons abondamment accordé notre attention à ce très beau et très riche morceau du linteau (E 25681) qui provenait de l'architrave surmontant vraisemblablement la porte d'entrée de la chapelle du mastaba d'un certain Metchetchi, haut fonctionnaire à la cour d'Ounas, dernier souverain de la Vème dynastie, à l'Ancien Empire.

   Ainsi, ai-je évoqué pour vous, le 15, les différents monuments lui appartenant et disséminés dans plusieurs grands musées d'Europe et des Etats-Unis ;  le 22, d'un point de vue sémantique, deux des titres qui étaient siens dans l'Égypte de l'époque ; les 29  mars et  5 avril, ces mêmes appellations mais approchées sous un éclairage historique et social ; le 26 avril, la notion de déterminatif d'un patronyme ; le 3 mai, le concept d'aspectivité dans l'art égyptien en pointant certaines de ses applications sur le monument que nous avions devant nous. Et de terminer, le 24 du même mois, par la description de sa partie gauche à la lumière des codes que l'art égyptien a développés pendant toute la durée de la civilisation pharaonique. 

   De sorte que, comme je le laissai entrevoir d'emblée il y a un instant, devant cette vitrine de 7 mètres qui court sur tout le long du mur nord, nous pouvons à présent nous atteler à la découverte des peintures qui ornaient les parois de vraisemblablement plusieurs chambres du tombeau de Metechetchi dont le Louvre possède 43 fragments référencés sous les numéros d'inventaire E 25507 à E 25549.

   Certes, ce lot acheté dans le commerce des antiquités en 1964 ne permet pas d'intégralement visualiser tous les registres du décor à la polychromie remarquablement préservée de la sépulture de ce serviteur aulique : vous comprendrez facilement si vous voulez bien vous remémorer notre passage, à l'automne 2008, dans la chapelle funéraire du mastaba d'Akhethetep, en salle 4 juste derrière nous, comparativement à la richesse des scènes que nous y avions vues, que les quelque quarante pièces exposées ici ne peuvent en rien prétendre à les égaler.  

   Ce nonobstant, elles m'autorisent, grâce à une mise en évidence de chacune d'elles judicieusement réalisée en 1965-66 par les égyptologues français Jacques Vandier et Jean-Louis de Cenival, soit en les disposant sur une plaque d'aluminium à l'aide de boulons de cuivre, soit en les collant sur un support de toile, à préciser qu'elles participent sans conteste du programme iconographique, déjà bien défini pour l'époque, des sépultures de la caste privilégiée des notables égyptiens : ces imakhou auprès du souverain que nous avons précédemment déjà rencontrés.

     Si, dans une semaine exactement, nous commencerons notre découverte des peintures du mastaba de Metchetchi par quelques précisions techniques, c'est néanmoins ce 19 novembre que je vous fixe rendez-vous pour apposer le point final à la présente introduction qui, toute pédagogique qu'elle puisse vous paraître, me semblait s'imposer après une aussi longue absence ...

   A samedi ?

   Même salle, même heure ...

   (Pour une question pratique de rapide différenciation, j'ai jugé bon d'ajouter à partir de maintenant, dans le titre de chacune des futures interventions concernant cette longue vitrine, un exposant 2 à côté de son numéro qui, je l'ai suffisamment souligné, a été voulu identique à celui de l'encadrement vitré qui la précède. Ainsi donc, vous voudrez bien comprendre à présent " vitrine 4 " en tant que meuble dans lequel est accroché l'imposant bloc arraché au linteau de l'entrée du mastaba de Metchetchi et " vitrine 4 ² ", celui qui contient les fragments peints de ce même tombeau.)

(Ziegler : 1990, 123-4)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rl1948 2931 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte