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La dette (2/2)

Publié le 15 novembre 2011 par Dubruel

Cette rapide démonstration prouve qu’un léger déficit, inférieur à la croissance ne pose pas de risque économique majeur – du moins tant qu’un Etat reste globalement en croissance.

Ce phénomène a eu lieu en France, dans les années Jospin. Bien qu’avec un déficit de 1.5%, la France a vu son taux d’endettement diminuer de 59 % du PIB en 1999 à 57.1% du PIB en 2001.

Les revenus d’un ménage et les revenus de l’Etat.

Un Etat se devrait de gérer ses revenus comme un ménage. Mais il n’y a aucune comparaison possible. Les revenus d’un ménage, ce sont les salaires ; ces dépenses, ce qui est nécessaire à sa vie et à son bien être. Les revenus d’un Etat, ce sont le produit des impôt ; les dépenses, ce qui est nécessaire à l’activité économique et à l’intérêt général.

Les mêmes exigences ne peuvent s’appliquer.

Par contre, pour un ménage comme pour un Etat, un déficit peut se résorber de deux manières : réduire les dépenses, ou augmenter les recettes.

Diminuer les recettes :

Un ménage peut décider de réduire ces dépenses, gérer son budget « avec rigueur ». Un ménage peut toucher à ce qui est nécessaire à son bien être, tant qu’il n’atteindra pas le minimum nécessaire pour vivre. La qualité de sa vie s’en ressentira. Mais ses revenus resteront inchangé, quoi qu’il arrive.

Un Etat peut appliquer une politique de rigueur, diminuer ses dépenses. Mais un grand nombre des dépenses d’un Etat sont nécessaires, directement ou indirectement, à l’activité économique. Et donc, la conséquence d’une politique de rigueur peut être dans bien des cas de réduire l’activité économique, et donc de réduire les recettes de l’Etat et donc d’aggraver au contraire son déficit. A l’inverse d’un ménage, une politique de rigueur peut diminuer les revenus d’un Etat.

Ainsi, une réduction des dépenses type « gel ou réduction du salaire des fonctionnaires » va directement réduire le pouvoir d’achat de la population, ce qui va diminuer la consommation et faire baisser les revenus de la TVA.

Ainsi une réduction des dépenses type « économie dans le secteur hospitalier » pourrait avoir des répercussions sur la santé publique, avec augmentation des arrêts maladies, diminution de la productivité dans les entreprises et donc là encore, réduction des revenus de l’Etat. Il en va de même pour l’éducation nationale ou la recherche.

Diminuer les dépenses est une solution pour un ménage à la limite du surendettement. Pour un Etat victime d’une dette importante, cela peut au contraire agraver la crise. L’exemple grec est à cet égard flagrant. Après deux ans et 7 plans d’austérité, la Grèce est en récession, sa dette est passée de 125% à 160% du PIB.

Augmenter les recettes.

Un salarié ne peut pas aller voir son employeur en lui disant : « Je suis en déficit, donc je veux que vous augmentiez mon salaire ». L’argument risque de ne pas particulièrement émouvoir l’employeur.

Un Etat peut décider d’augmenter ses revenus. Il ne le demande à personne, il lui suffit de l’imposer par la loi.

· Un Etat peut lever des impôts nouveaux,

· Un Etat peut créer de la monnaie (« faire tourner la planche à billet » ). Certes, les traités européens l’interdisent pour les pays de la zone euro. Mais ce sont des traités librement consentis par les Etats Membres. Ils ont ensemble le pouvoir de signer un nouveau traité autorisant la BCE à recourir à la création monétaire, où individuellement de quitter la zone euro pour recouvrer cette capacité via les banques centrales.

· Un Etat peut mener des politiques améliorant la croissance (notamment via des investissements financés par l’emprunt). Un emprunt à un moment donné permet de générer un surplus de croissance et donc des recettes nouvelles qui permettront d’amortir l’emprunt et plus.

Bien sûr, tout n’est pas simple. Certains nouveaux impôts peuvent avoir un impact négatif sur la croissance, tout comme certaines réductions de dépenses. Battre monnaie peut créer de l’inflation… Mais les possibilités existent.

Si un salarié ne peut pas augmenter ses recettes, un Etat peut s’en donner les moye

A tous les niveaux, la comparaison entre le budget d’un Etat et celui d’un ménage est donc sans objet.

 Posons-nous plutôt les questions qui comptent pour un Etat :

  • Quel endettement permet au final de favoriser la croissance, de dynamiser l’économie et est donc productif et positif ?
  • Quelles dépenses n’ont aucune efficacité ni économique ni conforme à l’intérêt général ?
  • Quelles recettes nouvelles peuvent être mobilisées sans péjorer l’activité économique ni nuire à l’intérêt général ?

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