Quand Jonh McCain a choisi Sarah Palin comme co-listière dans la dernière course à la présidence, toute l'Amérique a compris que les Républicains étaient dans le sérieux trouble.
Et ça ne s'améliore en rien.
Je dirais même que le vent de panique est pratiquement total.
Quand le fiasco Palin a sévi (et continue en partie de le faire) c'est la crédibilité de tout un parti qui a pris une débarque. On a donné un an ou deux à la Palin pour montrer autre chose qu'une bonne mère de famille qui ne lit rien, une excellente cheerleader qui fait des sourires aux Russes de sa fenêtre d'Alaska et une femme qui fait des bébés sans même tomber enceinte (hum). Sans succès. Le plat allait rester sans substances.
Depuis c'est une véritable parade de candidats qui défilent devant les voteurs étatsuniens pour tenter d'offrir un adversaire à Obama, dans l'autre équipe.
Vern Wuensche, Matt Snyder, Rick Santorum, Mitt Romney, Buddy Roemer, Rick Perry, Ron Paul, Tom Miller, Jimmy McMillan, Andy Martin, Fred Karger, Gary Johnson, Jon Huntsman, Newt Gingrich, Herman Cain et Michelle Bachman sont à ce jour officiellement en lice pour être (potentiellement) le leader du pays le plus puissant (encore?) au monde.
Il faut toutefois d'abord être le chef du parti Républicain.
Le parti Républicain incarne généralement des tendances de droite, offre des options conservatrices, est souvent très religieux mais n'a pas que des défauts.
Il a tout de même été fondé en 1854 par des nordistes anti-esclavagiste. Abraham Lincoln a été leur chef le plus mémorable. Dwight Einseinhower, le coordonateur du débarquement de Normandie, Tricky Dicky Nixon, Gerald Ford, Ronald Reagan, George Bush père et fils ont aussi été présidents Républicains.
Ce qui motive les troupes en ce moment dans ce que l'on appelle le Gran' Ol' Party , c'est que le démocrate Obama déçoit un peu.Voilà donc un candidat battable. Mais qui donnera l'uppercut? Toutefois les Républicains ont sous-estimé la déception des voteurs des États-Unis. On ne peut pas leur offrir n'importe quoi en opposition à Barrack Obama. Le désespoir n'est pas si grand. L'idée des Républicains d'envoyer en prison les jeunes filles de 17 ans qui prendraient la pillule contraceptive a mangé une très sérieuse (et très méritée) raclée dans les élections des différentes mairies des États-Unis la semaine dernière.
Les espoirs qui avaient été mis sur Mitt Romney se sont effondrés lorsqu'à sa première tentative de devenir le chef du parti républicain, il s'était buté au vieux et usé John McCain. Ce n'était pas d'avoir perdu qui l'avait terni mais plutôt le discours qui avait suivi où il avait anticipé le pire pour les États-Unis à qui il prédisait...de devenir comme la France! Chapeau champion.
Depuis, les gens du parti tentent par tous les moyens de trouver quelqu'un de raisonnablement respectable pour assumer le rôle. Encore la semaine dernière, on apprenait que la lune Romney "préparait la guerre contre l'Iran". En frais de relations internationales on a très certainement un moyen pigeon.
Les démocrates applaudissent et sont morts de rire devant ce manque d'opposition. Tout comme Charest sabre le champagne chaque jour que Pauline Marois est encore à la tête du PQ, les démocrates disent beaucoup de bien de Romney qu'ils voudraient bien écraser en élections. Les Républicains eux-même veulent de tout sauf de Romney. Ils ne peuvent pas l'empêcher de se présenter mais ils s'appliquent très fort à suggérer de nouvelles têtes.
On a essayé de garder ça au féminin mais Michelle Bachman s'est avérée aussi astrale que Sarah Palin. Sa totale conviction que Dieu avait personnellement choisi de préserver l'Amérique d'une catastrophe écologique a confirmé son manque de jugement national. On est donc passé à une nouvelle saveur du mois: Ron Paul. Toutefois Paul est le plus démocratique des conservateurs avec son appui à la marijuana en vente libre, sa vision d'un accord de libre-échange équitable et surtout son vote contre la Patriot Act au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 qu'il a, avec justesse, perçu comme une atteinte aux libertés individuelles de la part des États-Unis.
On a alors suggéré Donald Trump mais ce dernier a nié être intéressé.
On s'est donc tourné vers Rick Perry, gouverneur du Texas et ami de Dubia. Perry a comme hauts faits d'armes d'avoir placé plus de 230 condamnés à mort sur la chaise électrique depuis 11 ans et d'avoir fait adopter une loi d'état obligeant tout médecin à montrer l'échographie de son fœtus à une femme voulant se faire avorter, et à lui faire écouter ses battements de cœur. La semaine dernière Perry a en quelque sorte été au volant d'un train qui a foncé directement dans le mur de manière assez savoureuse. oups!
On offre aussi depuis novembre Herman Cain, un homme d'affaires de la Georgie, un noir qui pourrait potentiellement aller gruger le vote noir d'Obama. Toutefois Cain ne dispose pas de la machine des autres candidats et se fait manger tout rond pas les spins doctors de Romney et Perry qui trouvent assez facilement des femmes lâchement exploitées par Cain par le passé. Si ces femmes qui se disent victimes de son agressive libido disent vrai voilà un prédateur sexuel pas un président. Un candidat pour le musée Strauss-Khan. On le savait vaniteux mais là il s'étouffe tout seul. Tentant de freiner les allégations, il a offert de grands moments de comédie sans s'en rendre totalement compte. Il a dit que ces femmes étaient toutes de menteuses et, voulant prévenir les coups et éviter des redites a ajouté très sérieusement "que toutes celles qui se plaindront à partir de maintenant seront des menteuses aussi". Dans le même moment de fatigue, il n'a pu tenir le personnage qu'il jouait sur scène en parlant de "Princess Pelosi", une référence condescendnante à Nancy Pelosi. De plus, depuis dimanche, on sait que c'est Dieu lui-même qui aurait téléphoné à Cain pour qu'il brigue la présidence. Il entend Dieu comme ses félés d'ailleurs qui tuent et se sacrifient pour rencontrer des vierges. Le lendemain sur la Lybie, la mort de sa candidature.
On parle de Newt Gingrich comme de la prochaine saveur du mois en décembre.
Pendant ce temps les Démocrates, d'accord avec tous les candidats présentés jusqu'à maintenant, applaudissent comme des otaries face au spectacle du défilé.
Les poissons ont l'air si bons.
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