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Lecteurs d'ebook : ce qui va faire la différence

Par Eguillot

Nous y sommes. Les alliances se sont formées et les mastodontes sont prêts à aller en découdre dans l'arène. A ma gauche, l'alliance Kindle-Virgin. A ma droite, le duo Kobo-Fnac. Chacun proposera son offre pour Noël, à savoir, par le jeu des alliances, un lecteur d'ebook à 99 euros. Le prix de la victoire : la suprématie sur le marché de la lecture numérique en France. Le Kobo propose une technologie tactile, contrairement au Kindle. Tous les deux sont connectés, et offrent à priori une qualité de lecture similaire. Mais les détails techniques suffiront-ils à faire la différence ? Je crois, pour ma part, que la clé de la victoire réside à un tout autre niveau. 

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Le Virgin Store. Le Bookeen Store. Feedbooks. La librairie en ligne Darty. Que possèdent à votre avis en commun ces quatre plates-formes de vente sur Internet ? La réponse est simple : ce sont des plates-formes fermées. Pour y accéder, pour y délivrer ses ebooks, un auteur autoédité comme moi doit recourir à un distributeur numérique comme Immatériel.fr. Tout le contraire du Kindle Store et de l'iTunes Store, qui donnent quant à eux un libre accès aux autoédités - à condition, toutefois, de posséder un PC et un Mac, ou de pouvoir y accéder.

En matière de livre numérique, j'ai pour principe de réduire le nombre d'intermédiaires. J'utilise certes des plates-formes comme Smashwords et YouScribe, mais celles-ci ne sont à prendre que comme des sites individuels. Si le Bookeen Store, Feedbooks, le Virgin Store ou la librairie en ligne Darty me permettaient de me créer un compte, je les utiliserais de la même manière. A la condition, bien entendu, que la rémunération d'auteur soit suffisamment conséquente (de l'ordre de 70% du prix de chaque ebook comme pour Amazon et Apple via l'iTunes store). Le cas de Numilog est à part, puisque c'est une plate-forme ouverte, mais l'on ne peut y vendre qu'avec DRM. Cela exclut d'emblée cette solution, en ce qui me concerne.

Les quatre plates-formes citées (en dehors de Numilog) cherchent-elles à acquérir de la qualité en demandant aux éditeurs de passer par un distribueur ? A professionnaliser leurs fournisseurs ? C'est possible. Dans l'autoédition, il y a à prendre, mais il y a aussi beaucoup à laisser, comme chacun sait. Néanmoins, je suis pour ma part persuadé que la croissance d'Amazon aux Etats-Unis s'explique en bonne partie par la liberté accordée à tous les créateurs d'accéder à leur plate-forme de vente. Parce que les systèmes de tri (notation des livres, commentaires des lecteurs, algorithmes de recherche en fonction de la popularité ou des ventes) favorisent l'émergence des ebooks les plus populaires, et donc, les plus lus. Et ce sont ces livres à prix très abordable qui portent le marché, davantage que les ebooks encore trop chers des grands éditeurs.

Quand le blog ebouquins annonce en conclusion d'un article "Amazon ne sera peut-être pas le leader du livre numérique en France", je n'y crois guère. Wait and see, dit-on. J'attends de connaître la nature de l'offre de la Fnac, afin de déterminer si elle sera aussi ouverte et généreuse que celle d'Amazon. Et leur plate-forme, aussi claire et pratique à utiliser.  En tous les cas, ce sera le contenu qui fera la différence, pas les technologies à elles seules.


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