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Les Immortels (Immortals) de Tarsem Singh

Par Geouf

Les Immortels (Immortals) de Tarsem SinghRésumé: Le roi Hypérion (Mickey Rourke), qui a vu sa famille mourir malgré ses prières aux Dieux de l’Olympe, a décidé de se venger en libérant les Titans enfermés dans le mont Tartare. Face à lui se dresse Thésée (Henry Cavill), un jeune tailleur de pierre qui a vu sa mère tuée par Hypérion…

Après seulement deux films en 6 ans, le réalisateur Tarsem Singh s’est imposé comme un habile faiseur d’images au sens visuel des plus poussés. Le problème, c’est que malgré leurs qualités plastiques indéniables, ses deux premiers films, The Cell et The Fall, manquaient grandement d’implication émotionnelle. Avec Les Immortels, il s’attaque à un sujet a priori fait pour lui, la mythologie grecque, thème propice à toutes les folies visuelles.

Mais étonnamment, Les Immortels est peut-être au final le film le plus sage de son réalisateur. On retrouve bien la patte visuelle de celui-ci, dans les décors dépouillés, les compositions quasi picturales de ses plans, ou encore les costumes extravagants, mais cette énergie créatrice semble ici plus canalisée et maîtrisée. Mais Tarsem Singh ne s’est pas pour autant totalement assagi, et propose quelques visions dantesques et idées audacieuses, pour le meilleur (l’habile détournement de la scène du Minotaure, le design des Titans) mais aussi pour le pire (le casque en oreilles de lapin de Mickey Rourke, les costumes des Dieux, moins ringards que ceux du Choc des Titans, mais pas de peu). On retrouve même parfois l’esprit tordu de The Cell (personne n’a oublié la scène du cheval « tranché »), notamment dans le sort abominable réservé aux servantes de l’Oracle ou la façon très particulière qu’a Hypérion de récompenser les déserteurs venus rejoindre les rangs de son armée. Mais la principale surprise vient du fait que Singh se montre aussi très à l’aise dans les scènes d’action, tout particulièrement dans un final multipliant les combattants. Le réalisateur adapte sa mise en scène aux combattants, les guerriers humains s’affrontant de façon brutale et sans fioriture, tandis que les dieux et titans multiplient les cascades impossibles et les ralentis.

Les Immortels (Immortals) de Tarsem Singh

Malgré tout, il faut bien avouer que Les Immortels pêche par son scénario un peu à la ramasse. Le film est lent, et bien que moins soporifique que The Fall, peine parfois à maintenir l’attention du spectateur. Le scénario un peu opportuniste (il repique un pan entier de l’histoire des jeux vidéos God of War) multiplie les allers-retours dans un nombre de décors très limité, suivant des personnages au mieux fades (Stephen Dorff et Freida Pinto jouent les potiches) et au pire agaçant (Henry Cavill a beau être charismatique en diable, son personnage est quelque peu mono sujet : « Moi vouloir tuer Hypérion ») qui ne semblent pas pouvoir se mettre d’accord sur la marche à suivre (voir le revirement de Stephen Dorff, qui une minute décide de se planquer pour échapper aux conflits, et celle d’après de joindre Thésée dans sa quête de vengeance). Même les dieux semblent ne pas savoir ce qu’ils doivent faire, décidant un coup de rester en retrait avant de finalement intervenir. Le pire reste néanmoins le traitement réservé à l’arc magique que tout le monde recherche de façon plus ou moins active et logique (Hypérion massacre tout le monde pour savoir où est l’arc, drôle de technique, tandis que Thésée tombe dessus par hasard en enterrant sa mère…), et qui au final n’aura qu’une utilité extrêmement limitée (Thésée tire trois flèches avant de se le faire piquer lamentablement).

Les Immortels (Immortals) de Tarsem Singh

Il est du coup assez rageant de constater que malgré tout le soin apporté par le réalisateur à bâtir des univers visuels ambitieux, ses films pèchent toujours sur le point du scénario, ce qui fait que ses longs métrages sont au final sympathiques mais très oubliables. Et malgré les progrès visibles de Tarsem Singh, Les Immortels ne déroge pas à la règle s’avérant au final à moitié raté.

Note : 6/10

USA, 2011
Réalisation : Tarsem Singh
Scénario : Charley et Vlas Parlapanides
Avec : Henry Cavill, Mickey Rourke, Freida Pinto, Stephen Dorff, John Hurt, Luke Evans

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