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Le paradoxe de Vasalis, de Raphaël Cardetti

Par Carolune

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   En cette saison d'arrivée du froid et des virus qui l'accompagnent, rien de tel pour se requinquer qu'un bon polar ésotérique au coin du feu (ou du radiateur électrique en ce qui me concerne, mais c'est tout de suite moins fantasmatique...), non ?

La Fondation Stern, ses chefs-d'œuvre et ses secrets vous ouvrent leurs portes... Depuis qu'elle a été licenciée du Louvre, Valentine n'a plus de restauratrice d'art que le nom. Loin des œuvres des grands maîtres, elle est désormais réduite à redorer des croûtes et à gâcher son talent. C'est du moins l'avis du mythique Elias Stern, collectionneur d'art de renommée internationale, qui décide d'embaucher la jeune femme au sein de sa fondation. Car il sait que seule Valentine pourra restaurer le palimpseste qu'il vient d'acquérir... et peut-être révéler ainsi un texte interdit du XIIIe siècle qui a valu à son auteur - Vasalis - de finir sur le bûcher. A mesure qu'elle se penche sur ces pages maudites, c'est tout un monde que Valentine découvre. Confrontée aux érudits de l'illustre Sorbonne comme aux pires trafiquants d'art, elle comprend qu'elle a mis le pied dans une fondation à l'image de son créateur : puissante, mystérieuse, et qui semble tirer toutes les ficelles...

   Ooh, que voilà des ingrédients attirants ! Et cette impression se confirme dès les premières pages : un peu de Sorbonne, un peu de bibliophilie érudite, style Neuvième Porte, un peu de techniques de restauration de livres anciens, de coulisses du marché de l'art et de mystères historiques, et bien sûr un suicide mystérieux pour lancer la machine... De quoi se promettre une bien bonne soirée ! Les cent premières pages sont donc vraiment prenantes, tournant autour d'un mystérieux codex médiéval étant en réalité un palimpseste d'un obscur penseur censuré par l'Eglise, Vasalis... L'intrigue est bien menée, bien construite, cohérente. Les personnages, introduits peu à peu et présentés à des moments judicieux, sont bien campés, à commencer par Valentine, jeune restauratrice d'oeuvres d'art au passé sombre, et Elias Stern, ancien dieu du marché de l'art...

   Le milieu du livre me semble un peu plus mou (mais je suis vraiment rétive aux scènes d'action "modernes" dans ce genre de livres, alors je suis assez mauvaise langue sur ce point...), et j'avoue avoir passé vite sur l'intervention d'armoires à glace menaçantes... J'aurais voulu rester toujours penchée sur ce vieux manuscrit, à en déchiffrer les secrets...Et fort heureusement, Cardetti propose une fin elle aussi bien construite, un enchaînement haletant qui clôt l'intrigue...comme toujours, difficile à ce stade d'en dire plus !

   En un mot, un très bon moment de lecture...Je reviendrai à Cardetti, d'autant qu'il est lui-même un spécialiste d'histoire et de langue italiennes, autant dire qu'il a de quoi envelopper son livre d'un très agréable vernis d'érudition là où d'autres auteurs de thrillers de ce type semblent parfois se contenter d'une page Wikipedia : c'est agréable et instructif ! 


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