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Camille 'Ilo Veyou'

Publié le 18 novembre 2011 par Paulo Lobo
Je marche, là je marche, dans la nuit déserte, excepté les voitures. Qu'est-ce qu'il y a dans ma tête? Un amas de choses, de phrases et d'images. Il y a aussi Camille, ses chansons, son album Ilo Veyou, que j'ai acheté il y a deux jours, une découverte, une magnifique découverte, je l'ai fait écouter à une amie, je lui ai dit 'tiens, écoute, écoute ce rayon de soleil, ça te fera du bien', Camille, quelle voix, quel sens des mélodies, quelle légèreté, Camille, elle est intelligente et sensible, Camille, vous êtes intelligente et sensible, permettez-moi de tomber amoureux de vous, le temps de 15 chansons, 15 titres qui se savourent comme une rivière qui court, aux eaux pures et limpides, un instant récré pour simplement reprendre un peu d'azur. Non, je ne connaissais pas ses albums précédents, non, je ne l'ai jamais vue en concert, ce n'est pas important, ce n'est pas nécessaire, je pourrai vivre sans cela, ce qui est bien, ce qui est beau, c'est le fait que vos chansons, votre voix, trottent dans ma tête, et soudain, suddenly, je n'ai plus besoin de partir, je n'ai plus besoin de compter, je n'ai plus besoin de m'en faire. J'arrive sur la place d'Armes, vous savez que je suis heureux, vous savez que je vis les plus beaux jours de ma vie. Non, vous ne le saviez pas? Et bien, je vous le dis. La peur, l'incertitude, bien sûr l'angoisse du monde, bien sûr Mario Monicelli, mais que pouvons-nous savoir de son degré de désespoir? Et puis il y a aussi les enfants et les parents qu'on expulse, il y a aussi ces gens-là monsieur, dont personne ne veut. Il y a aussi des braves gens qui manifestent leur colère, car ils payent leurs impôts, eux. Ils n'ont rien contre les étrangers, mais il faut qu'on les installe ailleurs! Il y a parmi eux des gens qui ont été esclaves eux-mêmes, des parias, des dos courbés, et qui, libres aujourd'hui, se mettent à maudire les  nouveaux esclaves. Ça me dégoûte. Je revois trois petits garçons dans la cour d'école. Il y en a deux qui menacent le troisième. Ils le plaquent contre la grille. Ils l'empêchent de s'échapper. Ils l'insultent. Dis-le que t'es un sale portugais, dis-le. Le garçon les regarde droit dans les yeux. Il ne répond pas. L'un des deux bourreaux sort un couteau de sa poche et effleure mon visage avec la pointe aiguë. Vas-y, que je lui crie, vas-y, si t'es un homme, je n'ai pas peur de toi! Ils le tiennent toujours bien empoigné, ils sont un peu à l'écart des autres enfants, le temps s'est arrêté, ils se regardent tous les trois, puis on lui assène un coup de poing à l'estomac, ils le relâchent, ils lui crachent dessus, il est à terre, il a mal, ils s'en vont. C'est l'histoire d'un esclave. Un esclave qui devait énormément d'argent à son maître, un grand propriétaire terrien. Ce dernier exigeait le paiement de ses traites. Il fit arrèter l'esclave et lui dit: soit tu paies, soit tu vas en prison. L'esclave se jeta aux pieds de l'homme riche, ayez pitié, j'ai une femme et des enfants, ils vont mourir de faim. Pris de compassion, le créancier décida de pardonner et d'effacer complètement la dette. Une fois dans la rue, dégagé de tout souci, l'esclave s'en alla!chantant pour rentrer à la maison. Il rencontra un peu peu plus loin l'un de ses amis, esclave comme lui, et se rappella  que celui-ci lui devait 10 euros. Rembourse-moi tout de suite, sinon je te fais un procès! Vous connaissez le dénouement, il n'eut pas aucune pitié et attaqua en justice son co-esclave. Quand le patron prit connaissance de sa façon d'agir, il fut furieux. L'histoire se termina mal pour l'esclave sans coeur. Je pense qu'il finit par être jeté en prison. Je la raconte mal, mais c'est une belle histoire. La moralité est simple, sois généreux avec les autres et on sera généreux avec toi. Eh oh, vous savez ce que c'est, la générosité?

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