LE PASSAGER DES TEMPÊTES
Collage d'après Pablo Neruda – La rose détaché
Et je pars à nouveau, pour revenir un jour,
En sautant d'un seul vol la mer, toute la mer
Pour venir jusqu'ici. De nos rues différentes,
J'aurais laissé glissé ma vie au milieu du silence,
Pour que finalement surgissent les racines.
Le regard secret de la pierre
Souriant au soleil, à midi avec ses tintements,
Est la seule église vivante et véritable :
Sachant maintenant que nous n'allons pas rester.
L'oubli, l'oubli pour les rêves de vent.
Je suis venu peut-être flamboyer,
Pour entendre les orbites de pierre,
Et les mille réponses de lèvres dédaigneuses.
Le passager, le voyageur, le satisfait
L'apatride des restaurants plein à craquer,
Moi à l'écart de tous, je me sépare
Là, dans le minuscule nombril de la mer,
Je revis bleu, métallique, évident.
2011-02-25 Poésies improbables