Magazine Cinéma

Un récit de tournage ?

Par Sylvain Brunerie

   Voulez-vous des nouvelles de mon court métrage ? Peu importe, je vous les donne. Elles sont plutôt bonnes, voyez-vous. Pour tout vous dire (ou presque), j'ai passé une première semaine de vacances [zone A] agitée, épuisante mais extrêmement enrichissante. Voyez par vous-même.

-- Lundi 18 février --

   Réveil à 7 heures. Les dernières impressions (plan de travail, feuille de services...) ont été faites hier, on finit les quelques bagages ; tout paraît prêt à 8 heures moins 10. Du coup, c'est à 8 heures moins 5 (en avance !) que l'on embarque en voiture pour Clermont-l'Hérault, ville qui deviendra, trois jours durant, le théâtre d'une merveilleuse aventure cinématographique et humaine (...) : le tournage de mon court métrage, « Innsbay ».



¤ L'équipe du tournage :
  1. L'équipe technique (mais artistique aussi) :

  2. (Par ordre alphabétique des prénoms – pour que je sois en dernier)

    Alain André

    Un récit de tournage ?

    Clappeur, assistant réalisateur
    (le papa de ma maman) Cédric Parinello
    Un récit de tournage ?

    Décorateur,
    assistant polyvalent Frédéric André
    Un récit de tournage ?

    Cadreur/chef opérateur,
    silhouette
    (fiche sur Les Archives du Spectacle) 
    (mon tonton)

    Jacques Brunerie

    Un récit de tournage ?

    Photographe de plateau, perchiste,
    figurant
    (fiche sur Les Archives du Spectacle) 
    (mon papa) Martine André
    Un récit de tournage ?

    assistante réalisatrice, preneuse
    de son, éclairagiste
    (fiche sur Les Archives du Spectacle)
    (ma maman) Suzanne André
    Un récit de tournage ?

    Scripte
    (la maman de ma maman)

    Sylvain Brunerie

    Un récit de tournage ?

    Réalisateur
    (moi)

  3. Les acteurs

  4. (Par ordre "d'importance")

    Luc Sabot

    Un récit de tournage ?

    L'homme
    (fiche sur Les Archives du Spectacle,
    fiche sur le site du Théâtre des 13 Vents)
    Isabelle Fürst
    Un récit de tournage ?

    L'épicière
    (fiche sur Les Archives du Spectacle, fiche sur le site du Théâtre des 13 Vents) Stefan Delon
    Un récit de tournage ?

    Le réceptionniste
    (fiche sur Les Archives du Spectacle) Nicolas Durand
    Un récit de tournage ?

    Le chauffeur

   Bien qu'elle ne fît pas partie de l'équipe sur le tournage à proprement parler, quelqu'un a eu une importance toute particulière dans la réalisation de ce tournage : Frédéric Parinello (la femme de Cédric Parinello, ci-dessus). Je dois vous expliquer ceci : quelques jours après avoir envoyé mon scénario au cinéma de Clermont-l'Hérault (dans l'espoir d'une aide quelconque), je reçus un mail d'une régisseuse générale professionnelle, du nom que vous venez de lire, qui se proposait de participer au projet... (Cédric Parinello travaille au cinéma, et s'est imprimé le scénario, puis l'a ramené chez lui, où sa femme l'a découvert) Et malgré la désillusion qu'elle dût subir en apprenant que le boulot serait bénévole (mon scénario devait paraître professionnel, faut croire), elle accepta tout de suite, pour mon plus grand bonheur. En tant que régisseuse générale, elle a donc joué un rôle extrêmement important : en s'occupant de nombreuses formalités administratives + demandes d'argent + [divers], elle a non seulement fait concrètement avancer le projet, mais elle nous a surtout fortement poussé, par son énergie et son engagement, à nous bouger pour préparer le tournage. Ce qui fût sacrément utile. Et ce qui est triste dans l'histoire, c'est qu'elle n'a même pas pu participer au tournage (qui n'aurait peut-être pas pu se faire sans elle). Merci mille fois, donc, à elle.



   9 h 15. On [= moi et mes parents] arrive au Café des Négociants pour le rendez-vous fixé avec Cédric. Une fois présentés, on se rend chez Luc, l'acteur principal ("L'homme"), pour attendre les autres et démarrer le tournage. Au fait : il pleut. Pas méchamment, bien sûr, quelques gouttes ; mais il pleut. Et ça c'est pas écrit dans le scénario. Dans ces cas-là, on positive : "ça se verra pas puisque j'ai décidé de pas montrer le ciel". Et puis de toute façon, en commençant à 10 h avec du retard et avec le repas à 11 h 30, pas le temps de faire grand-chose dans une matinée. Surtout quand on est au tournage, ce qui implique de tout mettre en place et de trouver son rythme. C'est donc avec deux plans tournés [entendons-nous bien : plusieurs prises pour chaque plan, pas deux prises seulement] que toute l'équipe se dirige vers la cantine.
Celle-ci est offerte par l'association A.C.A.R.L.E.T., qui s'occupe (entre autres mais surtout) de cantine scolaire. C'est eux qui nous feront à manger et nous accueilleront dans leurs locaux pendant nos trois jours de tournage. Pour le repas arrive Isabelle, l'actrice "secondaire". Elle jouera, l'après-midi, l'épicière, dans la fameuse scène de l'épicerie.

  Justement, venons-en, à cette scène. L'épicerie se trouve donc à Plaissan, pas loin de Clermont-l'Hérault. Une fois arrivés et l'épicier rencontré, on s'installe et on règle du mieux qu'on peut les problèmes d'éclairage et de réglages divers (image et son) - sachant que le lieu ne nous est ouvert que de 13 h à 16 h. Moi, je ne cesse de courir d'une personne à l'autre. Une petite répétition avec les acteurs, pour qu'ils prennent connaissance de ma vision de la scène ; pas de problème, ils comprennent vite et bien, ils sont géniaux. [Le temps avance] On commence enfin à tourner ; et on continue, puisque ça se passe bien. Mais arrive un moment où on est en retard... En l'absence d'avertissement pour le moment, on continue en faisant comme si de rien n'était. Chance : finalement, on a sursis d'une demi-heure. Et puisqu'on s'est activé pour limiter le retard, on tombe du coup très bien avec cette nouvelle heure limite. Et voilà cette séquence finie. Que de satisfaction dans ma tête.

   Retour à Clermont-l'Hérault. « Il faudrait tourner la scène de l'église », se dit-on. Pas si bonne idée que ça : il fait presque nuit, et on re-tournera finalement la séquence jeudi. Une fois ceci fait (pour rien), plus qu'à aller manger avant d'accueillir nos figurants.
Après le repas : nos figurants nous attendent à l'endroit convenu, devant l'église. Ils ne sont que 3, certes (cinq au final), mais c'est des figurants. Très bons même. Mais pour le moment on tourne la scène de nuit avec Isabelle, pour la libérer le plus tôt possible. Une heure après, donc (heureusement que la table régie, faute de régisseuse, était là), tout le monde à l'hôtel de Sarac pour les deux plans faisant intervenir les figurants. Personnellement, je ne sais à ce moment-là pas vraiment ce que ça va donner. J'ai très peur que ça soit complètement raté et que ça ait absolument aucun effet "oppressant" (avec des gros guillemets) à l'écran... La surprise est grande (et bonne) : si je suis plus mort de rire pendant l'action que mort de peur, c'est que je suis extrêmement content du résultat ! La lumière, le mouvement des figurants, le son... tout m'étonne en bien sur ce plan.
Longue journée, dites donc. Il est temps d'aller dormir.
-- Mardi 19 février -- ... Mais pas longtemps : le réveil à 7 h (après 5-6 h de sommeil) est douloureux. Oh, pas tant que ça ; une journée de tournage n'est quand même pas une torture...
Ce matin, on tourne la scène de l'arrivée du bus, qui se déroule à l'extérieur de la ville (ici sur une route près de Liausson). On y va d'abord à quatre : Fred, mes parents et moi. Et là, c'est le début de la petite déprime du mardi : pas le bus (du retard, une panne...), pas encore le reste de l'équipe, de la pluie (donc pas moyen de préparer le cadrage), etc. Et puis arrive le bus. Et, du même coup, le reste de l'équipe et le beau temps (en gros). Et là, c'est la fin de la petite déprime du mardi : le bus est génial (merci Nicolas), tout se met en place de manière efficace, on tourne tout et on est très satisfait. Il est donc temps d'aller manger (mais oui, c'est que c'est long et fatigant tout ça).
   Pour le repas est arrivé Stefan, le réceptionniste. Il joue dans une des scènes du bus à l'hôtel de Sarac (qu'on tournera juste après manger) mais surtout dans les deux scènes de la réception de l'hôtel (au théâtre), qui seront tournées en fin d'après-midi. À part qu'on fait attendre Stefan un peu longtemps dans l'après-midi, le reste de tournage avec le bus se passe très bien. [Rien à signaler donc.] Vient ensuite notre occupation du théâtre. Adorables, les gens de là-bas nous proposent du thé/café, bien utiles pour détendre l'équipe (les acteurs en particulier, les plus exigeants). Les préparations sont un peu plus longues que d'habitude, puisqu'on tourne toute la séquence d'un coup. Mais on finit par y arriver. Enfin, façon de parler : l'attente aura rendu mes deux acteurs nerveux, ce qui demandera un certain nombre de prises avant que le fou rire ne disparaisse. Mais quand on y arrive vraiment, qu'est-ce que c'est bien ! Oui, je suis encore une fois très content du résultat.
   Pour le coup, on est vraiment fatigués. On décide donc de ne pas tourner le soir même, comme on l'avait plus ou moins prévu. Et en effet, je pense qu'on aurait pas mal souffert.
-- Mercredi 20 février --    Parce que, on dirait pas, comme ça, mais tout ce qu'on a fait pendant ces deux jours, au final, ça a été vraiment épuisant. Peut-être plus pour moi (c'est pas moi qui le dis, attention), la tension du metteur en scène, tout ça, il paraît. En tout cas, ce qui est vrai, c'est que je me suis réveillé à 15h30 mercredi "matin" (jour de repos). Attention, pas "levé", "réveillé" : j'ai donc dormi 14 h sans interruption dans la nuit de mardi à mercredi. Bref, je devais être fatigué. Avec Fred (qui s'est réveillé, lui, à 13h), on dérushe ensuite ce qu'on a tourné lundi et mardi : les bonnes impressions du tournage se confirment.
-- Jeudi 21 février --    De retour à Clermont, donc, pour tourner ce qui manque. C'est-à-dire : la séquence de l'église (lundi, c'était trop nocturne) [7/e], la séquence 7/d (un "épisode" de la visite de l'homme), la séquence du réveil de la fin (séq. 16), et enfin des plans de divers passages dans des rues (séq. 7) (j'en oublie peut-être). On commence par ce dernier point, en tournant des passages, arrêts, observations (etc.) pendant la visite par l'homme de la ville. Le tournage se déroule très bien, rien de compliqué. Après avoir mangé pour la dernière fois à l'ACARLET, on va voir à l'église si le soleil est propice au tournage de la scène. Pas encore, malheureusement : il arrive trop de face dessus, ce qui ne correspond pas à la vision que j'ai du film (d'ailleurs toute ma géniale équipe l'a très vite compris). Une idée vient donc : aller tourner la séquence 16, qui nécessite un soleil maximal. Il fait le temps rêvé aujourd'hui, on se dirige donc vers le "château" de Clermont-l'Hérault, sur une colline qui surplombe la ville. Et on tourne, facilement et rapidement, la séquence du réveil de l'homme. Cela fait, restent la séquence de l'église et la séquence 7/d ; tout se déroule sans problèmes (même si personne ne comprend ce que je veux faire pour la scène de l'église), et on finit le tournage 17h53, soit 7 minutes avant l'heure prévue sur le planning (exceptionnel).
   On a donc fini (pour ces vacances - il reste deux nuits), et on fête ça chez Luc. Je félicite et remercie tout le monde parce que tout le monde le mérite amplement. Et j'en profite pour le faire de nouveau ici : je remercie de tout mon coeur toute l'équipe, techniciens et acteurs ; Fred (Parinello), encore une fois (voir plus haut) ; et tous ceux qui ont apporté les accessoires, lieux, ou autres besoins : Nicolas pour son magnifique bus, Hammouch Amirach pour son épicerie, le théâtre de Clermont, les excellents figurants du lundi soir, et j'en oublie sûrement. Une expérience qui, en plus d'être extrêmement sympathique, fût spécialement enrichissante : au niveau de la direction du tournage pour le moment, et probablement au niveau de la réalisation en général quand je ferai le montage. Je vous tiendrais au courant des prochaines nouvelles.
Voir aussi les photos du tournage et le scénario.

Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazines