Magazine Cinéma
dimanche 20 novembre 2011
Enfin ! Inarritu change de style ! Ce n’est pas que je déteste sa manière de traiter trois histoires croisées (« 21 grammes », « Amours chiennes » et « Babel ») mais je pense qu’il risquait à la longue de décevoir. Il s’est arrêté un peu avant de lasser avec le superbe « Babel ». C’est en effet toujours un risque de rester enfermé dans un style de réalisation, Claude Lelouch en est la meilleure preuve, lui qui pour un « Roman de gare » fabrique dix navets.
Sa description d’un homme à la dérive m’a fait penser à Béla Tarr mais en beaucoup moins fort. En lisant le synopsis du film, je m’attendais à voir un petit escroc profitant de la misère humaine, ici le personnage principal est bien proche de la misère qu’il exploite, il semble profiter à peine de l’exploitation du travail d’immigrés clandestins et vit misérablement.
Lorsqu’il veut enfin faire le bien, sachant sa fin proche, tout rate et aboutit à la mort des clandestins chinois (désolé je raconte tout le film…), il se laisse complètement entraîner par son destin comme une marionnette. Son destin, c’est d’être un minable, un moins que rien malgré tout son amour pour ses enfants, malgré sa volonté de bien faire.
Bref, c’est un film bien pessimiste qui ressemble à une petit tragédie grecque. C’est une très belle réalisation et Inàrittu montre enfin qu’il peut faire plein de choses différentes (bon, je ne suis pas sûr quand même qu’il soit prêt à faire une comédie…), cela promet !