Durant notre courte et piètre existence nous avions déjà eu la joie, l’honneur, la peine et l’horrible obligation de voir et d’entendre des duos à la fois ignobles et inutiles. Enfin inutiles … Pour nous car pour les membres des ces « crossovers » sortis de nul part, l’argent facile est souvent l’origine de tout ce remue ménage.
Mais nous étions loin de nous douter que l’une des pires réunions d’artistes, une aberration au dessus de l’entendement n’étant soumis à aucune lois de la physique pouvait encore être possible, et forcément cela nous tombe sur la gueule cette année.
Je ne vous cache pas que l’existence même d’une telle collaboration ne m’était encore jamais venue à l’esprit (et pourtant j’en imagine des saloperies …), malheureusement pour l’humanité, Lou Reed et Metallica l’ont fait …
Réunir deux monstres du rock sur le déclin depuis plusieurs dizaines d’années était un challenge fou et inimaginable, mais le challenge a été relevé. Certains gravissent des volcans, d’autres réunissent Lou Reed et Metallica. Un duo baptisé par le sobriquet ridicule de Loutallica.
Le fruit de cette réunion s’appelle « Lulu », un titre certainement trouvé écrit sur un mur de chiottes d’un bar de l’Arkansas, ou au fond d’une bouteille de Gin achetée sur une aire d’autoroute.
Je vais être franc, je ne vais pas m’attarder sur cet album, comme on ne s’attarde pas sur ses selles après un bref passage au petit coin. Je citerai donc simplement Seldon Hunt : « Écouter Lulu, c’est comme avoir Woody Allen qui vous raconte une blague dans l’oreille durant un concert de Limp Bizkit » … C’est tellement vrai.
« [...]Comme offrir des hérissons à un rottweiler »
Mais il faut savoir que sur l’album on peut tricher, et d’ailleurs on le fait tout le temps, moi le premier. Mais en live on ne peut pas et c’est ça qui est beau, la preuve avec la vidéo qui suit :
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Dans un moment de clairvoyance, Christian Vander a dit : « On ne triche pas avec la musique car la musique le sait. », j’en profiterai pour ajouter que nos oreilles aussi.
Décortiquons donc cette merveille audiovisuelle.
D’un côté nous avons Lou Reed, mi autiste, mi alcoolo, qui donne l’impression de ne pas connaître du tout le morceau et le prouve en lisant vulgairement son prompteur et en ne quittant pas James Hetfield des yeux, histoire de savoir quand il faut arrêter de chanter, enfin … chanter, on se comprends, le simple fait d’écouter le refrain suffit à comprendre que le râle de souffrance que l’on perçoit est en réalité sa voix. Pathétique donc.
S’acharner sur Lou Reed devenant vraiment trop facile, un peu comme jouer au pilou avec un poussin, nous allons donc passer au crible la prestation de Metallica.
Pour ce qui s’agit de Kirk Hammet et Trujilo, rien à dire, de toute manière on ne les voit même pas, ce qui n’est pas le cas de mon héros absolu, l’homme qui à lui seul définit le terme surjouer, et qui dispose d’un des égo le plus sur-dimensionné du milieu, j’ai nommé Lars Ulrich.
Il n’y a qu’à visionner la vidéo pour comprendre, déjà ses grimaces sont simplement insupportables, des grimaces qui, soit dit en passant, sont travaillées sans relâche depuis le « Black Album », histoire de faire croire aux gens que ses plans et son style sont ultra technique, alors que … hein … vous m’avez compris.
Nous avons donc là un Lars Ulrich qui joue mal, qui tape comme une chèvre sur un morceau pop de bas étages.
Non vraiment quel pur bonheur pour moi, comme offrir des hérissons à un rottweiler.
« Et nos souvenirs dans tout ça ? »
Bien entendu rien de serai parfait sans quelques interviews avec Lars qui se la pète comme c’est pas permis et cette étrange coutume qui semble obliger Metallica à dire qu’ils ont une chance phénoménale de travailler avec un auteur de génie qu’est Lou Reed (peut être roule-t-il des clopes à la perfection en backstage, je ne sais pas …). Quant à Lou Reed, il n’oublie bien entendu jamais de préciser que Metallica est le meilleur groupe de rock du monde.
Une close dans leur contrat peut être.
Cerise sur le gâteau le titre « White Light, White Heat » simplement ignoble. Une reprise qui manque cruellement d’héroïne.
Nous sommes alors en droit de nous poser la question : « Et nos souvenirs dans tout ça ? »
Je me souvient encore du jour où l’annonce du « duo » fût annoncé sur le net et de la seule chose qui m’est passée par la tête : « Lou Reed et Metallica qui font un album intitulé Lulu … WTF ? »