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Georges Schehadé et Alexandre Najjar

Par Laurelineamanieux
Georges Schehadé et Alexandre Najjar
Ce mois-ci, je me consacre à de grands auteurs libanais dans mes chroniques et entretiens littéraires : je rends hommage dans le webmagazine gratuit BSCnews ici (pp.44-46) au poète Georges Schehadé pour sa magnifique Anthologie du vers unique, republiée aux éditions Bartillat. En pleine guerre du Liban, en 1977, Shéhadé a dû s'exiler de Beyrouth à Paris et loin de sa bibliothèque, il a composé, de mémoire, une anthologie avec un seul vers par page, un seul vers extrait de poèmes français connus de toutes les époques et qu'il aimait. Mais à chaque fois le nom de l'auteur du vers n'est pas cité, sauf dans l'index final. Cela donne un ensemble étonnant, énigmatique, unique, et ce fut sa réponse à la guerre car toute inspiration personnelle l'avait alors abandonné. Un livre culte !
Puis, j'interviens dans le Magazine des Livres numéro 33 (novembre-décembre) bientôt en kiosque sur le dernier roman de l'écrivain libanais Alexandre Najjar : Kadicha aux éditions Plon.
Georges Schehadé et Alexandre Najjar
Avec Alexandre Najjar, j'ai réalisé un grand entretien qui revient également sur ses anciens livres et s'ouvre aux questions difficiles de la guerre du Liban, de la cohabitation entre chrétiens d'Orient et musulmans, de la révolte du peuple syrien contre ses dirigeants tyranniques depuis mars 2011, comme sur les relations entre le France et le Liban.
Ce fut l'occasion également d'évoquer le poète libanais Khalil Gibran, voici ce petit extrait :
" Gibran se définit, dans une de ses lettres, comme « un chrétien qui a logé Mahomet dans une moitié de son cœur et Jésus dans l'autre moitié ». Il avait cette tolérance en lui. Dans un de ses tableaux, il représente Jésus, Mahomet et un bouddhiste dans le même tableau. Il dit : « je t'aime mon frère où que tu sois, dans ta mosquée, dans ton temple ou dans ton église » ; c'était une sorte d'œcuménisme qu'il prônait et qui fait la beauté de son message. J'ai rencontré récemment un chauffeur camerounais, dans un taxi en France, à l'aéroport de Roissy. Il me demande d'où je viens. Je réponds : « du Liban ». Et là, il sort du tableau de bord Le Prophète de Gibran et me dit : « c'est mon livre de chevet, c'est une passagère brésilienne que j'ai pris dans mon taxi un jour, qui m'a vue très triste et qui m'a dit : « je vais vous envoyer un livre qui va transformer votre vie » » Donc c'était quatre pays qui se retrouvaient autour d'un livre ! Cela renforce ma conviction que cet auteur est universel. Il offre un message philosophique et de sagesse spirituelle pour tous."
Bonne lecture,
Laureline Amanieux

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