Echange standard (2011) de David Dobkin

Echange standard. (de David Dobkin)
Pipi/caca puritain.

Des comédies US de ce type, il en existe 3000. De Mary à tout prix à BAT (merci aux Farrely) en passant par le récent Crazy, stupid, love c'est toujours la même rengaine. Sous couvert de comédie débridée on vante paresseusement et dangereusement les mérites de la vie puritaine américaine. La famille c'est sacré. Et extrêmement redondant.

Deux amis de longue date. Le premier est marié, avocat et père de trois enfants. Mais il s'ennuie. Le second est un séducteur qui couche à tout va entre deux tournages de soft porn. Mais il veut une famille. Bourrés, ils formulent le souhait d'échanger de vie en pissant dans une fontaine (magique précisons). Le lendemain matin, leur vœu est exaucé...
Que reste-t'il à sauver d'un film dont la fin est plus prévisible qu'un épisode de Derrick? Voici, hélas, la seule problématique ici. C'est dégoulinant et nauséabond de mièvrerie. Ils échangent de corps mais jamais on se dit qu'ils vont rester ainsi. Non, ils vont presque aller au bout avant de se rendre compte de leur erreur. La bonne fable moralisatrice poussée à son paroxysme. Le bon père de famille va retrouver sa vie monotone et fade, car un père doit se sacrifier pour son ménage. Jamais, on ne réfléchira à la possibilité de s'épanouir en dehors du cadre sacré sans pour autant remettre en cause l'amour que le personnage porte à ses enfants. On est même des crétins d'y penser. Pire, le serial niqueur finira castré et en couple après s'être rendu compte que la famille était la seule façon de vivre. C'est épuisant. Lorsqu'on évolue en terrain connu, seul reste les moyens de parvenir à la fin pour se sauver du naufrage. Ici, pas la peine d'y compter. Malgré deux trois scènes drôles, l'humour à base de pipi/caca est vraiment d'un autre âge.

Ne vous y trompez pas, l'idée de départ n'est qu'un artifice servant de cache misère à un film convenu et à la morale nauséabonde. Circulez, il n'y a rien à voir.

Note: