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[Critique DVD] Contracorriente

Par Gicquel

Deux hommes s’aiment en secret, mais l’un, déjà marié, aime tout autant sa compagne qui s’apprête à donner le jour. Santiago (Manolo Cardona), l’étranger au village où vit Miguel, est artiste peintre. Il y prépare peut-être de futures œuvres, bien qu’il se refuse à dévoiler la moindre esquisse. Ce qui attise la curiosité des habitants, et alimente les rumeurs.

Nous sommes au Pérou, dans un village de pêcheurs ; la religion y est omniprésente. Mais la tolérance semble avoir échappé au code de la bonne conduite catholique. Santiago est montré du doigt. On le suspecte, et les quelques vues aperçues dans son atelier renforcent le mystère.

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Santiago est une énigme et Javier Fuentes-León la retient en priorité dans le cadre d’une intrigue qui se délite dans le regard des autres. Qui est-il, que cherche-t-il ? Au près de son amant,l’homme devient de plus en plus pressant,  insistant, à en devenir une obsession, toujours là , même dans ses absences …

Miguel en rêve et son tourment ne fait qu’accentuer cette sombre présence, symbolique de l’interdit qui pèse sur leur relation. Si le réalisateur parle ainsi d’un tabou indélébile au cœur de cette communauté, il évoque plus largement la quête de l’identité. Mais la complaisance qui s’attache à sa mise en scène, vient en quelque sorte gommer toute la hardiesse de sa démarche originelle. Sur un thème similaire, « Ander » de Roberto Caston, évite l’écueil.

On peut aussi y voir de la tendresse, ou plutôt une approche consensuelle, laissant chaque partie s’exprimer, sans jamais prendre fait et cause. Comme un déséquilibre qui  fait tanguer l’histoire d’un triangle amoureux inhabituel au cinéma.

[Critique DVD] Contracorriente

La relation inversée d’un homme pour un autre homme , face à  l’épouse qui au moment de la révélation ne pourra que reconnaître sa défaite. Mais du psycho au mélo, la passerelle se révèle bien fragile, et à mes yeux elle est la faille d’un film qui a voulu oser, sans oser l’avouer. Le jeu des acteurs s’applique à suivre une même ligne de conduite. Je ne connais pas Cristian Mercado, le pêcheur, mais j’aimerais le revoir dans un rôle plus consistant, plus affirmé. Bon comédien, il semble pouvoir dire autre chose. S’exprimer tout simplement.


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