Carrie est une adolescente américaine, à qui tout sourit, elle est blonde, grande et mince, a une forte poitrine (oui c'est précisé), elle a un petit copain avec lequel elle sort depuis un an, une meilleure amie qui la comprend et lui pardonne tous ses caprices, car Carrie est une adolescente superstitieuse, attachée à des détails ridicules, comme ce tshirt porte-bonheur, offert par son père, et qu'elle jure doté d'un bon karma.
Or, le jour où son tshirt fétiche a été donné accidentellement à une association caritative, elle décide aussitôt de s'envoler pour l'Inde afin de le récupérer ! Sur place, cette gourde n'en loupe pas une (elle se comporte comme une princesse, ne sait rien faire de ses dix doigts et renverse même une boîte de clous sur du béton tout frais), pas étonnant qu'elle s'attire les foudres de ses camarades... Bien fait, me dis-je.
Vexée comme un pou, elle décide de s'échapper de son enfer et rencontre alors Dee. Ce garçon, très sexy, fait preuve de charme et d'intelligence, lui propose aussi de rejoindre son association qui s'occupe d'orphelins. Le coeur de Carrie bat à cent à l'heure, c'est un signe du destin. Et l'affaire du tshirt ? Il n'est pas oublié, d'ailleurs Dee va découvrir l'autre aspect de la personnalité de Carrie (une fille égoïste et intéressée) et se montrera trèèès déçu et meurtri par sa trahison.
La morale de l'histoire voudra que Carrie apprenne de ses erreurs (elle va mûrir un peu, en s'apercevant que d'autres ont réellement moins de chance qu'elle). Elle va aussi réaliser que son tshirt masquait son besoin de vouloir partager plus de temps avec son père, depuis le divorce de ses parents. C'est loin d'être une lecture profonde et originale, mais sa recette est efficace auprès des jeunes filles qui en apprécieront l'humour, pardonneront la futilité de l'héroïne et swooneront sur la jolie romance très fleur bleue.
Lucky T, par Kate Brian
Pocket jeunesse, 2011. Traduit de l'américain par Florence Budon.