M83 a sorti courant octobre son dernier album. Et quel album. Un GROS album. 22 titres. Intro et outro (c'est pas commun, ça, note bien) inclus. Clairement pas formaté.
A l'écoute des titres, ce qui frappe c'est justement ça. Et c'est sans aucun doute ce qui m'a séduite : la diversité des ambiances créées. Bien sûr il y a une constante : c'est un disque à dominante électro mais qui navigue d'une rive à l'autre des tendances.
Il y a de tout dans ce double album : des morceaux courts absolument pas calibrés pour la diffusion massive, de pures instrus, des morceaux chantés, des passages symphoniques, d'autres très épurés, des extraits de dialogue (echoes of mine par ex)... L'ensemble est peaufiné avec des arrangements ciselés, des choeurs parfaitement placés : Dès le premier morceau on est comme happé par le duo avec Zola Jesus, petite sensation musicale pointue du moment.
Mais l'ensemble d'HUWRD est pour moi un ravissement.
"Hurry up we're dreaming" : rien que le titre déjà, aurait pu suffire à me séduire. Enfin non bien sûr. J'exagère.
Mais tout de même. Joli choix.
Derrière M83 se trouve Anthony Gonzalez. Il annonce que cet album est pour lui comme un retour sur ses 30 années d'existence. Rarement crise de la trentaine s'est cristallisée de façon plus intéressante, a t'on envie d'ajouter.Alors oui, depuis quelques jours déjà que je clame à qui veut l'entendre mon amour pour cet album de M83, j'entends des avis négatifs et parmi eux par exemple je retiens un très catégorique "Nan mais attends, M83 c'est de l'électro-pop pour gonzesses".
Celui qui a émis cet avis semblait très attentif à mon retour sur son avis. Et a eu l'air très surpris de voir qu'on tombait d'accord. "Peut être bien, oui, t'as peut être raison. Mais j'assume". C'est vrai quoi : Ce côté moelleux qui me donne l'impression de pouvoir me blottir dans la musique et d'y trouver un réconfort apaisant, c'est ça qui me plait par-dessus tout le reste sans doute.
La musique est souvent sombre, mélancolique mais la teinte est changeante.
Les émotions se dégradent en camaïeux tantôt ardents tantôt pastels.
J'aime.
Mon top 3 de HUWRD de M83 :
Steve McQueen : tube inconstestable. Révérence.
My tears are becoming a sea : pour ses choeurs, la forte réverbe et les percus qui s'emballent.
Splendor le bien nommé : envoûtant. Parfait pour éclairer une nuit qui s'annonce un peu trop longue et sombre.
Une mention spéciale pour Wait : Réverbe forte, frissons. Il me rappelle le Holocene de Bon Iver.
Avec ce double album particulièrement soigné, M83 embarque l'auditeur dans une traversée au long cours, un périple homérique où l'on croise des sirènes aux voix envoutantes (sublime Zola Jesus sur intro), des écueils effrayants. Un voyage pendant lequel on parcourt de longues mers calmes qui succèdent à des passages déchaînés bordés de récifs acérés.