Ouvert le 25 avril 2011, Delitoon (www.delitoon.com) continue d’étoffer son offre. La première étape fut la mise en ligne de nouveaux projets d’auteurs, puis d’albums édités et enfin l’ouverture d’une librairie en ligne. Mais le concept reste encore en construction et prévoit encore d’autres développements. A l’initiative du projet, Didier Borg dévoile sans détour les axes de son ambitieuse stratégie qui a fait le bonheur des portails coréens. Fin (provisoire) d’un riche entretien.
Delitoon travaillera-t-il avec tous les éditeurs ?Elle travaillera avec tous les éditeurs qui le voudront. Le partenariat fort avec Casterman n’est pas exclusif. C’est un partenariat d’intérêts convergents. Casterman voit un intérêt dans le projet Delitoon, et je vois de mon côté un accès prioritaire aux œuvres sur lesquelles je travaille chez KSTR et plus généralement sur le catalogue de Casterman. C’est un partenariat ouvert qui ne nous interdit rien d’autre. Tous les éditeurs sont les bienvenus dans le projet Delitoon. De la même façon, Delitoon va travailler avec des auteurs du monde entier, qu’ils soient européens mais aussi mexicains ou coréens par exemple.En somme, le marché de Delitoon est le monde, non ?Absolument. Le web est un monde sans frontière. L’aspect positif de la mondialisation est de permettre de faire des choses extraordinaires de son fauteuil à Paris et d’exister à Los Angeles. Pour vendre des droits d’un livre papier à l’étranger est un véritable enfer parce qu’il n’y a pas de format international. Le web est en revanche le format international.
Donc les œuvres seront diffusées dans plusieurs langues ?Le premier territoire vers lequel se porte Delitoon est bien sûr français, mais sa vocation est aussi de se développer en langue étrangère à commencer par l’anglais. Delitoon sera le fer de lance d’une médiatisation internationale d’une offre de bande dessinée. Ce sera l’occasion rêvée de voir se délivrer à l’étranger des œuvres francophones dont on dit qu’elles sont du format franco-belge et qui seront disponibles dans le format international à savoir le format web. On oublie la liseuse au profit d’une lecture verticale qui n’a besoin d’aucune technologie particulière pour exister.Sur le site, outre la librairie "Albums BD", il y a deux onglets "Espace Repérages" et "Séries Webtoons". Quelle est la différence ?La question est de savoir s’il y a des droits éditoriaux attachés (Séries Webtoons) ou pas (Espace Repérage). Dans ce second cas, un auteur a simplement ouvert un compte et commencé à publier.Delitoon développera-t-il d’autres formes de contenus sur la BD ?Nous y travaillons en effet. Les moyens d’usage du dessin sont multiples. Si par exemple un documentaire utilise la bande dessinée, il peut avoir sa place dans Delitoon. De la même façon une vidéo sur un auteur de bande dessinée aura aussi sa place. Petit à petit seront agrégés des contenus autres que la bande dessinée et là, la technologie pourra avoir son intérêt pour aller vers de nouveaux territoire que sont le web documentaire, la vidéo, etc.
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Propos recueillis par Manuel F. Picaud en octobre et novembre2011Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation préalable
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PlancheZahra's Paradise © Amir et Khalil - Casterman, collection Ecritures
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