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Mile End

Par Fibula
Mile End, Michel Hellman, Éditions Pow Pow, 2011
Mile EndLe bédéiste Michel Hellman, que j'ai rencontré lors du dernier Expozine, me disait vivre encore aujourd'hui dans le Mile End, au dessus du Wilensky, et d'après lui, le désormais célèbre (la faute à Arcade Fire, entre autres...) quartier de Montréal est en train de changer.
C'est ce que l'on peut voir dans sa nouvelle bande dessinée intitulée tout simplement Mile End, et publiée aux Éditions Pow Pow, toute nouvelle maison d'édition québécoise, qui se définit ainsi sur son site : « Nous sommes une nouvelle maison d’édition dans le monde de la bande dessinée québécoise. Tenter de définir une ligne éditoriale si tôt dans le projet serait se mettre des barrières que l’on devrait faire tomber par la suite. Passant de l’humour au drame, nos deux premières publications donnent un avant-goût du spectre de genres que nous voulons couvrir. Nous publierons des auteurs établis et ferons aussi découvrir de nouveaux talents au public québécois. Et nous avons bien l’intention de nous amuser et de vous surprendre. »
Mises à part quelques anecdotes vraiment inhérentes au quartier Mile End, l'ouvrage de Michel Hellman touche la vie de quartier en général, en se concentrant plus sur des spécificités québécoises (le ramassage des poubelles, le ramassage de la neige, la difficulté de l'hiver...) que sur des caractéristiques uniquement reliées au quartier Mile End.Cependant, certains détails, des lieux, des personnages démontrent une réelle connaissance du quartier Mile End. Celui-ci est aujourd'hui réputé pour ses hipsters, ses groupes de musique, ses loyers désormais inaccessibles (le quartier a connu, tout comme le Plateau Mont-Royal voisin, une véritable gentrification qui n'est pas terminée), mais aussi ses institutions et sa population (Fairmount Bagels, Wilensky, les Juifs hassidiques). Tout cela, et plus encore, est bien évoqué et décrit dans la bande dessinée.D'autre part, ces singularités québécoises, croquées par le dessinateur, nous font souvent rire et Michel Hellman se fait le témoin d'une époque presque révolue, en témoigne l'histoire de son ordinateur...Le coup de crayon de Michel Hellman est très simple, subtil. Son souci du détail, sans lourdeur. Il se représente lui-même sous les traits d'un ours, anthropomorphisme offrant un clin d’œil à plusieurs auteurs de BD tels Trondheim.
J'ai adoré les premières pages qui résument en 20 cases la formation du quartier Mile End, en prenant quelques raccourcis qui en font un ensemble hilarant. Cela pourrait commencer ainsi : « Au début, la Terre n'était que feu, le Mile End n'était qu'un champ »... Le regard assez original de Michel Hellman et sa façon d'illustrer les anecdotes cocasses de sa vie font de son deuxième ouvrage publié (après Iceberg, en 2010, publié chez Colosse, Jimmy Beaulieu Éditeur) une réussite.
Le site de l'auteur
Le premier livre de Michel Hellmanet
[Lætitia Le Clech]

Humeur musicale : Geographer, Animal Shapes (Tricycle Records, 2011)

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