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Poezibao a reçu n° 193, dimanche 27 novembre 2011

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.  
Devant l’afflux de livres, Poezibao n’est plus en mesure de présenter chaque livre reçu de façon détaillée. Tous les livres reçus seront donc cités mais une partie seulement d’entre eux fait l’objet d’une présentation plus complète, accessible en cliquant sur « lire la suite de… » - pour les autres livres, Poezibao s’efforce de trouver des informations en ligne et donne les liens correspondants
  
 
○André du Bouchet, Ici en deux, Poésie/Gallimard 
○Philippe Jaccottet, L’Encre serait de l’ombre, Poésie/Gallimard 
○Charles Juliet, Accueils, journal – 1982-1988, P.O.L.  
○Christian Désagulier, Aube, neige, Blok : concordances, Terracol 
○Camille Nicolle, Réserve, Esperluette éditions 
 
À propos de ces cinq livres, lire une présentation détaillée en cliquant sur « lire la suite » 
 
  et aussi 
○Dorothée Volut, L’Écriture m’a donné une enveloppe, Contre-mur, 2 € voir ici présentation de ce poster 
○Ian Monk, Un autre là, 2 €, Contre Mur, voir ici présentation de ce poster 
○Alfred Strickler, La Traversée des éphémères, Journal du Tourneciel 2010, Les Petites Vagues éditions, 2011, 25 €  
○Revue Arpa, n° 102 (au sommaire notamment Gabrielle Althen, Jean-Luc Wauthier, Anise Koltz, Christian Viguié, Josette Ségura) – site de la revue
○Revue Traction-Brabant, n° 43, site de la revue 
○Hervé Castanet, Yves Rouvière, Comprendre Freud, Guide graphique, Max Milo, 9,90 € - sur le site de l’éditeur 

•André du Bouchet, Ici en deux, Préface de Michel Collot, Poésie/Gallimard n° 468, 208 p., 7,90 € 
 
« C’est au prix de longues recherches et de multiples tâtonnements qu’André du Bouchet a inventé un dispositif typographique inédit, qui prolonge et renouvelle les tentatives de Mallarmé et de Reverdy. C’est grâce à cet espacement du texte, qui déploie les énoncés sur la page de façon toujours plus audacieuse et en même temps très rigoureuse, qu’il a trouvé sa voix en poésie, et la voie qui lui a permis de retrouver dans les mots la relation perdue avec le monde. Les blancs, qui occupent une si large place dans ses recueils, depuis Dans la chaleur vacante (1961), ne sont pas pour Du Bouchet des vides, mais « le lieu du vif » : ils ajourent et aèrent le poème, qu’ils ouvrent sur son dehors.
Un des aboutissements de cette démarche poétique singulière est, sans nul doute, Ici en deux, paru en 1986. Ce qui s’exprime dans ce recueil, c’est à la fois le désir d’une totale coïncidence avec le monde, et la conscience d’un écart irréductible. Cette alliance paradoxale est depuis toujours au cœur de la réflexion et de la pratique d’André du Bouchet : c’est une faille qui lui a livré accès à la poésie, et c’est elle qui donne à ce livre sa forme et son unité. On la retrouve à chaque page, dans le rapport du poète au monde et aux langues. Dès le titre du recueil s’inscrit ce paradoxe d’une relation au proche qui suppose sa mise à distance, une scission interne qui éloigne l’ici de lui-même, en le dédoublant ». (Michel Collot)  
 
 
•Philippe Jaccottet, L’Encre serait de l’ombre, Notes, proses et poèmes (1946-2008) choisis par l’auteur,  Poésie/Gallimard n° 470, 560 p., 10€ 
 
Voici en Poésie/Gallimard, L’encre serait de l’ombre, l’anthologie personnelle de Philippe Jaccottet. Un choix qui reprend l’ensemble d’un parcours, mais qui apparaît surtout comme la reprise continue d’une suite de questionnements. Car si la voix de Philippe Jaccottet semble si naturelle, si évidente, elle n’a de cesse pourtant de contester ce surgissement, cet afflux de paroles, cette profération d’encre qui ne brûle pas le papier et rarement les songes. Quel risque y a-t-il à écrire ? Pourquoi tant d’exaltations, de fictions, de tourments à blanc ? N’y a-t-il pas dans le réel des espaces moins vains en marge de l’écume des mots et au cœur même des choses ? Face à son art, qui n’a que peu à voir avec une activité littéraire, mais qui voudrait éveiller, agir ou non-agir en connaissance de cause, l’attitude de Philippe Jaccottet est d’abord éthique. « J’aurais voulu parler sans images, simplement pousser la porte », confie-t-il.  
 
 
•Charles Juliet, Accueils, journal – 1982-1988, P.O.L., 2011, 12 €  
 
Parution dans la collection de poche de P.O.L., d’un des tomes du Journal de Charles Juliet, paru en 1994 et dont on peut lire une présentation ici.  
 
 
•Christian Désagulier, Aube, neige, Blok : concordances, typographie, illustrations & design: Julia Tabakhova, Terracol, 88 p., 35 € 
 
« Comment rendre compte de l’impossible à traduire la poésie d’Alexandre Alexandrovitch Blok ? On connaît moins mal Les Douze, le poème rédempteur de la révolution d’Octobre traduit maintes fois, que les clairs-obscurs Vers à la belle dame à l’énigmatique parfum de lys. Poèmes filants, tous créés de mots choisis pour leurs sonorités de roulements de cailloux des rivières dans la bouche, de gouttes d’arcs d’eau aux fontaines de l’esprit, d’interférences à la surface vibrante des choses qui nous rendent Blok si consubstantiel. (lire la suite…) 
 
 
•Camille Nicolle, Réserve, images de Stéphane Ebner, Esperluette éditions, 2011, 36 p., 22 €, site de l’éditeur
 
C’est une promenade à travers bois, où le lecteur, aux aguets, part à la recherche d’une mousse, d’une feuille, d’un autre… 
En préambule, cette phrase d’Aglaja Veteranyi : « Celui qui trouve, il n’a pas bien cherché » donne le ton à ce jeu de cache-cache entre les parties dessinées et le blanc qu’elles révèlent, entre le dit et le non-dit. 
Réserve est un mot polysémique. Il raconte une manière d’être à l’autre et au monde, un lieu et ses limites, une manière de dessiner avec le blanc.  
- le blanc n’est pas synonyme d'un manque mais plutôt d’une ouverture de la forme, présence en creux. - 
Texte poétique pour petits et grands, Réserve devient territoire de tous les possibles où chacun pourra dessiner son chemin, par-delà les mots, les couleurs, les contours… 


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