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Le Désespoir du Singe, T1 : La Nuit des Lucioles - Jean-Philippe Peyraud & Alfred

Par Belzaran

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Titre : Le Désespoir du Singe, T1 : La Nuit des Lucioles
Scénariste : Jean-Philippe Peyraud
Dessinateur : Alfred
Parution : Janvier 2006


Joseph se réveille d’une soirée trop arrosée. Sa cousine lui relate alors tout ce qu’il a pu raconter pendant son ivresse. Comme d’habitude, ses frustrations ressortent. Alors qu’il travaille dans la fabrique d’éponges familiale, il aurait voulu être artiste peintre. Mais la vie en a voulu autrement. De même que sa belle fiancée, Juliette, le laisse beaucoup trop indifférent, il ne l’aime pas.

Dans un monde indistinct que l’on suppose proche du 19ème siècle, Jean-Philippe Peyraud  se sert d’une fresque historique pour dépeindre les tourments de l’amour. La société dans laquelle évolue Joseph est au bord de la guerre civile. Le niveau de la mer baisse, plongeant les pêcheurs dans la misère, pendant que l’irrigation galopante favorise l’agriculture. Quand à la milice, faite de monstres noirs, elle règne sans partage, preuve de l’émergence d’un état policier.

Quoi de mieux qu’une révolution pour réveiller les passions ? Joseph, qui mène une existence morne, va rencontrer la belle Vespérine, une femme bien plus engagée que lui. Pendant que la foule gronde, la passion se déchaîne entre eux. Petit problème : Vespérine est mariée à un infirme… Dur était des faits.

Peyraud nous concocte là un scénario intéressant et original. Mettant en avant les troubles sentimentaux des personnages, l’Histoire (avec un grand « H ») est reléguée au second plan, tel un catalyseur. Et pourtant, la toile de fond est réussie. Si on comprend vite que l’on est dans un monde imaginaire, il ne l’est que par petites touches, le rendant terriblement crédible. On croit à cet univers et à cette société au bord du gouffre, à ce parfum de fin du monde.

Le propos oscille entre le sombre et la frivolité (à l’image de la cousine). Car derrière beaucoup de faits assez durs, les auteurs ont su aménager des soupapes de décompression pour le lecteur. Cependant, dans ce premier tome servant de rencontre à Joseph et Vespérine, le suspense se porte essentiellement sur la situation politique. Les personnages subissent les évènements. La fin du tome promet une implication plus forte de nos héros dans la suite de l’histoire.

Au niveau du dessin, j’ai été séduit par le trait d’Alfred. Son trait est assez épuré mais pas simpliste pour autant. Les différentes ambiances de cet ouvrage (discussions, humour, action, drame, érotisme…) sont toujours bien traitées. A coup sûr un excellent choix qui donne de la personnalité à cette BD.

Malgré des petits défauts par-ci par-là, ce premier tome du « Désespoir du Singe » est une réussite. A la fois épopée historique avec une révolution en marche et comédie sentimental par les relations entre les personnages, cet ouvrage construit un univers au parfum particulier. La fin donne particulièrement envie d’aller lire la suite. Une belle introduction.

par Belzaran

Note : 14/20


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