de Ray Lasuye
Je m'en avise trop tard. Au moment où je vais me jeter dans l'ombre, une voix m'ordonne de rester sur place. Elle vient de quelque part sur ma gauche, c'est-à-dire de la lisière de la forêt que la lune frappe obliquement. Je tourne les yeux dans cette direction.
Et, de nouveau, je le vois. Long et maigre, vêtu d'un pantalon et d'un chandail, il se dresse entre deux pins, à quelques pas de moi, et me menace d'un pistolet au canon duquel l'astre nocturne accroche un froid et dur éclat.
Éditions LE MASQUE