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"Le goût du thé" de Ingrid Astier

Par Citoyenhmida

Après la lecture de ce petit livre,  je ne boirai plus mon thé de la même manière. Il m’a ouvert les yeux et l’esprit sur ce geste que la majorité des marocains exécutent de façon quasi automatique plusieurs dizaines de fois par jour : porter leur verre de thé à leur bouche.

Je veux parler de “LE GOUT DU THE” de l’écrivaine française Ingrid ASTIER, agrégée de lettres et passionnée de cuisine et de goût, paru chez Mercure de France  -Le petit Mercure en février 2007.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

Que de mystères derrière ce geste anodin! Que de délices après ce geste quotidien!

En bon marocain, je me croyais amateur éclairé du traditonnel thé à la menthe et je me pensais rompu à sa préparation rituelle. Je prétendais reconnaitre spontanément le bon thé à sa texture, à son parfum, à sa couleur. Le dosage et la technique pour réussir un bon thé à la menthe bien de chez nous n’avaient pas de secret pour moi.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

Par ailleurs, le mode de  préparation du thé à la mode saharouie m’échappe : le breuvage obtenu est trop fort mais n’en demeure pas moins un modèle du genre.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

En bon tangérois, j’ai été assez réceptif  à d’autres espèces de thé, comme le thé noir. L’invention du sachet à permis toutes fantaisies :  thé noir au citron classique, thé américain avec un nuage de lait et un soupçon de cannelle, thé glacé. Cependant, je n’ai jamais apprécié le mélange thé noir et menthe, prisé par les tangérois, mais à mes yeux contre nature.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE
MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE
MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

Il m’est arrivé de savourer avec délectation un thé au jasmin à l’issue d ‘un diner dans un restaurant japonais : je regrette n’avoir jamais assisté à une authentique cérémonie du thé dans la pure tradition du pays du Soleil Levant. L’expérience doit être mémorable.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

Pourrais-je avaler un thé tibétain, savant mélange de thé en poudre de beurre fondu et de sel? Si j’ai l’occasion de me trouver à Lhassa, je me laisserai peut-être tenter par l’expérience, sinon je ne crois pas.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

Par contre, je me souviens que lors d’un voyage en U.R.S.S. dans  une autre vie, j’avais avalé avec délices des litres de thé russe, en discutant dans un jargon barbare avec des jeunes russes.

MYSTERES, VERTUS  ET DELICES DU THE

Donc thé bouilli, thé fouetté ou thé infusé? Si vous voulez tout savoir sur “ce breuvage qui n’a ni l’arrogance du vin, ni l’affectation du café, et en core moins l’innocence minaudière du cacao“, lisez “LE GOUT DU THE”.

Vous y découvrirez des pages  sur cette “boisson spirituelle par excellence” écrites par des auteurs les plus divers.

Du japonnais  Yasunari Kawabata, prix Nobel de littérature en 1968 à des auteurs moins prestigieux comme Pierre Daninos, grand connaisseur de la société britannique, de la médiatique Nathalie Sarraute au discret Pierre Sabatier, des philosophes aussi différents que sont Frederick Neitzsche et Michel Onfray, et j’en passe comme Colette ou Arthur Rimbaud, sans oublier bien entendu Kakuyo Okakura, auteur d’un monumental “Livre du thé” datant de 1906.

Un seul regret gâche le plaisir de cette lecture : on n’y croise aucun auteur arabe, sinon dans une citation glissée par Ingrid Astier dans sa présentation: Kateb Yacine évoque “le thé vert, lentement transvasé, noirci et refroidissant sur un fond de sucre jamais dissous, car c’était jour et nuit l’heure du thé à la menthe”.

P.S. : je tiens à dédier ce billet à tous les verres de thé qui seront ingurgités durant les réunions interminables entre notre nouveau chef de gouvernement et les autres leaders politiques avant que n’aboutisse la formation finale de l’équipe gouvernementale!


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