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Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

Par Geouf

Le retour de Croc-Blanc (Il ritorno di Zanna Bianca – 1974)


Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

Comme expliqué auparavant, le premier film a été un grand succès en Italie. Voilà donc de retour le berger allemand censé ressembler à un loup, avec la même équipe devant et derrière, plus ou moins. Le début m’a fait un peu peur: Croc-Blanc est avec des indiens, les deux plus âgés partent faire du commerce, et laisse le p’tit frère tout seul avec le chien. Les adieux sont dégoulinants de guimauve, on agite les mains, on joue avec le chien (« M’en fout de rester tout seul, je suis avec mon ami Croc-Blanc, nananèèèèreuh). Heuuu, c’est bien la suite du film familial à l’italienne dont j’ai parlé précédemment, un p’tit peu plus dur que la norme Walt Disneyenne? Heureusement, cette râclure de Beauty Smith est de retour (toujours John Steiner, toujours aussi excellent… Ce méchant est une pure réussite!), il dégomme les deux indiens, et lorsque le jeune frère accoure pour voir ce qu’il se passe, BLAM, il y passe aussi!!

Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

La vache, d’emblée, c’est du costaud! Je pensais qu’il allait s’en sortir, que quelqu’un va le trouver grâce à Croc-Blanc, et le sauver, patati, patata. Et bé non, mort de mort. Croc-Blanc est ensuite recueilli par un vieux prospecteur d’or très gentil et son fils Bill. Mais il re-croisera sur son chemin des personnages connus: Jason Scott (toujours Franco Nero… On a du la faire des milliards de fois, mais bon dieu, ce type a un regard hallucinant! Quelle intensité!) et Soeur Evangeline (toujours Virna Lisi).

Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

Les péripéties sont un peu plus ambitieuses (une poursuite contre Beauty Smith, une course de traîneaux), et la mise en scène sobre de Lucio Fulci épouse à merveille les beaux paysages enneigés (on retrouve sa patte lorsqu’un homme se fait passer dessus par un traîneau. Bon dieu, que ça doit faire mal!). Comme dans le premier, on a droit à un combat d’animaux étonnant, Croc-Blanc se débattant cette fois avec un aigle. L’ambiance est vraiment identique de manière générale: des bons sentiments, mais la dureté de la vie est là (des personnages principaux meurent sans crier gare, toujours dans des moments très touchants). J’aurais probablement adoré étant enfant, et une fois n’est pas coutume, la suite est un poil meilleure, surtout au niveau du rythme. De quoi finir sur une bonne note, car les Zanna Bianca signés Fulci, c’est fini!

NB: En fin de générique, j’ai aperçu Sergio Salvati comme directeur photo de la seconde équipe (même pas mentionné sur imdb). Ils se sont peut-être connus sur ce tournage, tiens!

Verdict: 7/10

Frayeurs (Paura nella città dei morti viventi) – 1980

Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

Si George A. Romero n’a pas inventé les zombies, il s’est bien emparé du mythe, et ce surtout pour parler du monde qui nous entoure. Cet être nonchalant, utilisé comme miroir de notre société, est déjà suffisamment terrifiant en soi, pas besoin d’en rajouter une couche. Ce que n’hésite pas à faire Lucio Fulci, lorsqu’une porte de l’enfer s’ouvre à cause du suicide d’un prêtre. Les habitants de Dunwich, qui en ont déjà assez de se taper les horreurs de Lovecraft va maintenant subir l’assaut des zombies de Fulci! Et ceux-ci sont bien plus redoutables et repoussants que les légumes gémissant de Zombies. Si c’était leur nombre qui faisait leur force, ici l’au-delà leur a conféré des pouvoirs, notamment celui de donner la peur ultime: les yeux saignent dans un premier temps et si on ne parvient pas à se détacher de leur regard, c’est tout le système digestif qui passe par la bouche, dans une scène absolument immonde.

Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

Rare sont les films gore qui vont vraiment jusqu’au bout, la plupart du temps le hors champ nous sauve de l’abomination, mais avec Fulci, non seulement il montre, mais il étire la scène, toujours à la limite du grand guignol. Malgré que le film date de plus de 30 ans, la fameuse scène de la foreuse qui traverse la tête d’un malheureux est toujours aussi réaliste, horrible. Franco Rufini et Gino De Rossi ont vraiment fait des prouesses. Les décors sont eux aussi sompteux, notamment la crypte où se retrouvent les héros enfin d’en terminer une fois pour toutes avec le prêtre responsable de tout cela.

Lucio Fulci: Le retour de Croc-Blanc & Frayeurs

Tout y est horrible, même les rats y ont un regard de démon. Sergio Salvati est vraiment un directeur photo de grand talent, et c’est sans aucun doute le plus précieux collaborateur de Fulci. Fabio Frizzi vient juste après, et la superbe mélodie de son synthétiseur fait mouche une fois de plus. Le soin apporté à certains détails font vraiment passer Frayeurs dans la catégorie films d’horreur deluxe. Autre scène réussie, qui a marqué le p’tit QT et qu’il n’a pas hésité à refaire dans Kill Bill, est bien entendue la scène de l’enterrée vivante. Le cercueil est étouffant comme il se doit, et on se dit que pour rien au monde on ne voudrait être à la place de la pauvre médium, terrassée par une vision de Dunwich et revenue à la vie un poil trop tard. A noter qu’un des fossoyeurs est incarné par un acteur dont j’ai vu tous les films, Perry Pirkanen (il n’y en a que 3 autres, c’est pas dur: Cruel Jaws, Cannibal ferox, Cannibal Holocaust

;-)
). Et je n’oublie pas le petit rôle de Michele Soavi, futur réalisateur de Dellamorte Dellamore et celui un peu plus consistant de Janet Agren, actrice habituée aux bisseries italiennes en tout genre (dont j’ai vu tous les films aussi… Euh, non, là, il m’en manque un bon paquet. En fait, je n’ai vu que les bisseries
:-)
). Fulci fait aussi son apparition habituelle, bref, fans de cinéma italien, vous verserez votre petite larme de bonheur… Les autres aussi peut-être… ^^

Verdict 8/10

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