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Code d’honneur ?

Par Borokoff

A propos de Hara-kiri : mort d’un samouraï de Takashi Miike ★★☆☆☆

Ebizô Ichikawa - Hara-kiri : mort d’un samouraï de Takashi Miike - Borokoff / Blog de critique cinéma

Ebizô Ichikawa

Au Japon, au XVIIème siècle, Hanshirô, un samouraï démuni et « famélique », se présente seul devant Kageyu, le chef du clan Li, et le prie de lui accorder le droit de mourir dignement en se faisant hara-kiri selon le rituel des samouraïs. Mais Kageyu, qui se méfie de la recrudescence des samouraï-pantomimes qui cherchent à attirer sa pitié pour mieux lui soutirer de l’argent, met en garde Hanshirô. Il lui raconte l’histoire de Motome, un jeune Japonais qui se fit passer pour un rōnin affamé voulant se faire hara-kiri en espérant en secret recevoir de l’argent soigner sa femme et son fils malades. Conscient de la duperie et (mal) conseillé par un Lieutenant, Kageyu décida de faire un exemple de Motome et obligea le jeune homme à se transpercer le ventre avec son sabre… en bambou ! Intransigeant jusqu’au bout, Kageyu acheva Motome d’un coup de sabre dans le cou ! Lorsqu’Hanshirô lui répond qu’il connaissait très bien Motome, Kageyu est curieux d’entendre son histoire…

Inspiré du roman Ibun rônin-ki de Yasuhiko Takiguchi et remake d’un film de Kobayashi (1962), Hara-kiri : mort d’un samouraï est construit tout en flashbacks dans lesquels Hanshirô raconte sa vie, comment il éleva dans une grande pauvreté sa fille et le fils d’un ami qu’il adopta à la mort de ce dernier. Un certain Motome avec qui sa fille se mariera plus tard…

Evitant la nostalgie, Hara-kiri : mort d’un samouraï n’en est pas moins un  mélo aux longueurs trop nombreuses et qui finissent par gâcher la poésie qui en émane.

Koji Yakusho - Hara-kiri : mort d’un samouraï de Takashi Miike - Borokoff / Blog de critique cinéma

Koji Yakusho

Un film de samouraïs sans presque aucun combat est assez rare au cinéma pour le signaler. Mais l’enjeu du film de Takashi Miike est ailleurs, dans la révolution morale qu’Hanshirô voudrait insuffler chez des samouraïs qui, sans sourciller, ont laissé se torturer et se vider de son sang Motome sous prétexte que le jeune homme devait payer pour avoir essayé de les berner.

De quel honneur parle-t-on lorsqu’on manque à ce point d’humanité ? C’est la question que pose Hanshirô à Kageyu. Par son propre sacrifice, Hanshirô espère remettre en question la tradition et les mœurs des samouraïs. L’époque à laquelle se déroule le film coïncide avec « la pensée du Bushidō qui s’est produite pendant la période de Tokugawa au 17ème siècle, quand Yamaga Sokō  a comparé le Samouraï avec « l’homme supérieur » confucéen, et enseigné que sa fonction essentielle était d’être un exemple vivant pour les classes inférieures ». Le personnage de Kageyu (Koji Yakuso) est le plus complexe, à la fois révulsé par la mort horriblement douloureuse mais très courageuse de Motome et en même temps longtemps passif devant le supplice.

Que retenir exactement de Hara-kiri : mort d’un samouraï , au-delà de sa mise en scène assez classique et lente ? Qu’il est traversé par de jolis moments lyriques comme cette scène de pêche à la carpe entre Hanshirô et Motome enfant mais qu’il s’attarde avec trop d’insistance et de complaisance sur l’agonie de la fille de Hanshirô et de son bébé par exemple.

Ses côtés fleur-bleue et un brin moraliste, quant à eux, finissent par éteindre les espoirs qu’on avait placés en lui…

www.youtube.com/watch?v=JQ5K0J3JeIs

Film japonais de Takashi Miike avec Ebizô Ichikawa, Eita, Koji Yakuso, Naoto Takenaka (02 h 05).

Scénario :

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Mise en scène : 

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Acteurs : 

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Dialogues :

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Compositions :

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