genre: action
année: 1999
durée: 1h55
l'histoire: Ghost Dog est un tueur professionnel qui se fond dans la nuit et se glisse dans la ville. Quand son code moral est trahi par le dysfonctionnement d'une famille mafieuse, il réagit selon le code du samouraï.
la critique d'Alice In Oliver:
Voilà une oeuvre bien particulière dans la filmographie de Jim Jarmusch, un réalisateur qui sévit principalement dans le cinéma indépendant. J'ai nommé Ghost Dog, la Voie du Samouraï.
Ici, Jim Jarmusch varie les plaisirs et oscille entre polar, action, film noir et western urbain à la sauce hip-hop.
La bande originale de Ghost Dog est donc entièrement composée par RZA, membre du groupe Wu-Tang Clan.
Au niveau des inspirations, Ghost Dog vient trouver ses influences chez Jean-Pierre Melville, avec le Samouraï, réalisé en 1967.
Le héros de Ghost Dog (Forest Whitaker) n'est pas un tueur ordinaire. Certes, c'est un criminel qui exécute quelques contrats mais qui obéit à une véritable philosophie et aux codes des samouraïs: "chaque jour, on doit se considérer comme mort", "La fin est importante en toutes choses" ou encore "si l'on souhaite changer le monde d'aujourd'hui et revenir à l'esprit d'il y a cent ans, cela ne se peut".
A travers la philosophie et les codes de conduite de ce guerrier de solitaire, Jim Jarmusch en profite pour signer un film plus complexe qu'il n'y paraît. Pour le cinéaste, c'est une façon comme une autre de décrire un milieu urbain assez sombre, qui tourne autour de deux personnages essentiels: Ghost et celui qu'il prend pour son sauveur, donc, Louie.
A partir de ces différents éléments, le film revient sur le passé de Ghost et ce qui l'a amené à devenir un tueur professionnel, dévoué corps et âme à son maître. Mais ce dernier ne voit pas les choses de la même façon.
Certes, Louie a sauvé Ghost d'un destin funeste, mais c'est surtout le hasard qui a dicté ce dernier événement, Louie cherchant avant tout à sauver sa propre peau. C'est donc cette dichotomie entre deux points de vue différents qui va guider le scénario de Ghost Dog.
Quant au personnage principal, il est décrit comme un héros à l'ancienne, interprété par un Forest Whitaker à la fois fort et terriblement humain.
Dans Ghost Dog, il est aussi question de transmission du savoir, tel le samouraï à son futur disciple. Le tueur est aussi un personnage qui vit en harmonie avec la nature, en l'occurrence des pigeons, volatiles annonciateurs de la tragédie à venir. Avec Ghost Dog, Jim Jarmusch rend un bien bel hommage au film de Jean-Pierre Melville, tout en empruntant quelques références au cinéma asiatique.
Note: 16.5/20