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Tetsuo The Iron Man

Publié le 04 décembre 2011 par Olivier Walmacq

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genre: inclassable (interdit aux - 16 ans) 
Année: 1989
durée: 1h05

l'histoire: Un homme s'entaille profondément la cuisse et insère une tige dans la blessure. Il s'enfuit et est percuté par une voiture. Le conducteur se débarrasse du corps. Le lendemain, le chauffard constate qu'un morceau de métal sort de sa joue.

la critique d'Alice In Oliver:

Difficile d'évoquer une oeuvre aussi obscure, j'ai nommé Tetsuo The Iron Man, réalisé par Shinya Tsukamoto en 1989.
Pour les fans du cinéma asiatique et du septième art en général, Tetsuo constitue un film majeur, nouveau représentant du cinéma cyberpunk.
Et pourtant, pour Shinya Tsukamoto, les conditions de tournage seront terribles.

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Les produteurs abandonneront très vite le projet, si bien que le cinéaste sera obligé de financer le film lui-même avec trois bouts de ficelle et quelques cartons en stock. Cependant, le résultat est bel et bien là: Tetsuo The Iron Man est une oeuvre majeure et influencera tout un pan du cinéma.
L'histoire est franchement basique, voire presque inexistante. Un chauffard renverse un homme souffrant d'un mal mystérieux.

Peu de temps après, le conducteur est atteint des mêmes symptomes et se transforme peu à peu en machine.
Vous l'avez donc compris: Tetsuo est une oeuvre expérimentale, cyberpunk et OFNI, totalement indescriptible tant le film semble nager dans un trip LSD et hallucinatoire. Pourtant, à la fin du film, le spectateur est littéralement soufflé par ce délire post-apocalyptique et tourné en noir et blanc.

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Au niveau des thématiques, Tetsuo emprunte les plus grandes tendances du cinéma horrifique et de la science fiction, à savoir la métamorphose et son impact sur le psychisme d'un individu et son environnement quotidien.
C'est un thème que l'on retrouve souvent dans le cinéma de David Cronenberg, réalisateur de films également obscurs et difficiles d'accès.
Avec Tetsuo, Shinya Tsukamoto nous fait part également de ses plus grandes obsessions, à savoir la transformation d'un homme en machine.

Mais cette mutation est aussi synonyme de souffrances, le corps du héros étant rempli de tuyaux et de divers objets métalliques.
Finalement, Shinya Tsukamoto est un réalisateur de son époque, à savoir un observateur pessimiste d'une société appelée à se transformer inexorablement. Ici, le cinéaste évite toute leçon de morale ou toute critique envers cette mutation. Le réalisateur dresse juste le portrait terrifiant d'un héros en train de changer, victime esseulée d'une maladie propagée par une société en perte de repères et condamnée à s'autodétruire.

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Tel est aussi le constat de ce film noir et sans concession. A partir de là, rien ne nous est épargné: cris de douleurs, gros plans sur les yeux exorbités du héros, tuyaux qui ressortent d'un corps à l'agonie...
Difficile de sortir indemne d'un tel choc cinématographique. Après, le style est tellement barré et jusqu'au-boutiste qu'il pourra désarçonner ou agacer certains spectateurs peu habitués à ce genre de délire expérimental.

Note: 17/20


Tetsuo The Iron Man


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