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Le MMM continue ! Tome 2

Par Phooka @Phooka_Book
Michaël Moslonka et son Mois de, le MMM donc est toujours là !le vrai, 
Le MMM continue ! Tome 2
le faux, 
Le MMM continue ! Tome 2
 J'ouvre un Tome 2 sur un échange passionnant !
Pour lire ou relire les échanges précédents, le Tome 1 c'est ICI
Bonne lecture ;)On attend vos questions bien sûr, voire même vos remarques !
**********Nicole Provence :
Bonjour Michaël.
Comme toi je suis une, j'allais dire "gratte-papier", non, ils sont rares aujourd'hui, plutôt une pianoteuse de clavier et je te rassure tout de suite. Tout le monde est fou des M&M, alors pourquoi pas du M&M&M...
Tout ce que tu nous confies de tes romans et de ton écriture vont décider ceux qui ne te connaissent pas encore ( heu.. comme moi par exemple) à te découvrir. Le plus important est de TE faire confiance et te dire que tes romans " au chaud" auront leur chance un jour, Le plus difficile pour nous est de constater que les éditeurs ne s'attachent plus à un auteur et publient tout ce qu'il écrit mais uniquement ce qui entre dans le canal étroit de leur collection.Pour moi comme pour toi, la recherche d'un nouvel éditeur est frustrante, terrible cette impression de repartir à zéro.
Je n'ai pas de question précise à te poser car elles ont été à foisons et tu as super bien répondu , cependant j'ai relevé:
"plus dur, à mon avis, n'est pas de savoir son manuscrit refusé, mais surtout de ne pas savoir pourquoi il a été refusé. Car sans explications, comment faire évoluer son écriture, son scénario, son univers pour que le tout soit crédible (accepté, soyons fou!) auprès d'une maison d'édition"
Ho oui comme tu as raison! Au début,( il y a pfft. quelques années quand même) je n'hésitais pas à appeler directement le directeur de collection au téléphone et j'insistais( et moi, comme tête de mule...) pour connaître l'avis pour me "situer" et progresser, même si le refus me décourageait. J'en ai reçu, ils m'ont aidée, mais aujourd'hui plus moyen. On a cent barrières à franchir avant de le contacter et on se heurte toujours à un refus. Et cela nous donne parfois l'impression de n'avoir pas été lu, ou " bien lu"
Tu as raison,nous sommes beaucoup à écrire et rêver d'être publiés, ils ne peuvent pas répondre, mais c'est bien dommage, car les avis, même ( et surtout) s'ils ne sont pas objectifs sont ceux qui nous font avancer.
Ha, un truc, tu aimes les chats, rien à voir avec l'écriture... quoi que!... j'aime les gens qui aiment les chats.
Bonne route à tes romans.
Nicole


MM :

Bonjour Nicole.
Et merci pour ta réaction de "pianoteuse de clavier" qui permet un échange des plus intéressants et enrichissant.
Bizarrement, le manque de confiance (ou le doute) m'apparaît très important. Pour ne pas dire essentiel. Il m'évite de tomber de haut en cas d'échec (ou, en tous les cas, de "moins" haut, car il faut une certaine confiance/un certain ego pour proposer son texte à un éditeur). Cela m'évite également de me reposer sur des lauriers, même s'il faut bien que je l'avoue: il serait plaisant de posséder la liberté décomplexée d'écrire d'un Stephen King, d'un Dan Simmons ou d'un Chattam. Le fait de repartir à zéro, pareillement, m'apparaît nécessaire. Même si cela est fatigant, usant, que ce redémarrage demande de la ressource et que j'aspire, très souvent, a plus de facilité.
Même si mes romans "au chaud" (j'adore ton expression!) ne sont pas publiés, ce n'est point grave en soi. Car ils représentent un passage obligé vers d’autres histoires, vers d’autres publications. Une page qui se tourne dans mes mondes intérieurs, un pont. Ils préfigurent la suite de mes univers littéraires. Même si, dès lors que je tape le titre sur mon clavier, quand je tape les premiers mots, la première phrase, je ne m'imagine pas ne pas proposer cette histoire à un éditeur. Tout comme, à chaque fois, j'accorde à mes écrits toute mon attention, mes tripes et mes émotions. Je leur suis fidèle jusqu'au point final.
Concernant la ligne éditoriale d'une maison d'édition, elle peut s'avérer effectivement frustrante. Mais la règle du jeu est ainsi faite. Un "jeu" qui, je ne pense pas, se fait au détriment des auteurs. Cette ligne est essentielle à la bonne réussite d'une maison d'édition, au fait qu'elle (ses livres et ses auteurs) soient repérés et facilement identifiables par les lectrices & lecteurs de tous horizons. Ce cadrage est-il un paradoxe quand on parle de création? Étant un enfant littéraire des appels à texte de fanzines et de revues (fixant, la majorité du temps, un thème bien précis), mes deux derniers livres étant nés d'une proposition de genre (policier pour l'un, sentimental pour l'autre), je pense que non. En fait, je suis plutôt sensible à cette citation de Camus: "l'art vit de contrainte et meurt de liberté" et j'aurais tendance à y croire.
En dépit de ces contraintes et des coups durs évidents, il faut toujours persévérer et y croire. "Quand on veut, on peut", je déteste cette maxime! Par contre, je crois que si l'on ne veut pas, il est clair que, sauf hasard, rien ne se passera. De plus, le chemin parcouru vaut parfois mieux que le résultat. Ou alors, c'est un bon lot de consolation et l'on en ressort grandi. Ou du moins plus riche en termes d'expérience. D'autant que l'écriture (et l'art par extension) échappe à toute forme de finalité. Il y a autre chose, entre les lignes, que le désir de publication (bien réel, ne nous méprenons pas) qui pousse à coucher les mots sur l'écran ou sur un carnet.
Finalement, le fait de solliciter des éditeurs pour une réponse plus détaillée est une démarche qui peut porter ses fruits. Il faut aller à leur rencontre: par mail, par téléphone ou alors sur les salons du livre. Ne serait-ce que pour mettre un visage ou une mentalité derrière un nom de maison d’édition. Et inversement. Il ne faut pas hésiter à s'intéresser également aux petites structures qui, si elles aussi croulent sous le nombre grandissant d'année en année de manuscrits (ce qui explique le phénomène quasiment général de la lettre type), restent ouvertes au dialogue. Car ces maisons d'édition sont encore dans une dynamique de folle passion, et non pas dans une logique de production mécanique. Je pense aussi qu'il faut tomber sur les bonnes personnes, car le manque de temps (et pas obligatoirement de bonne volonté) est une réalité chez les "gros", comme chez les "petits". Il existe une donnée due au hasard et qui tient à l'individu en lui-même. Je me souviens de Franck Guilbert des anciennes éditions Nuit d'avril qui avait refusé L'enfant du placard et la méchante sorcière de l'Est de la rue du Masque (mon roman ne correspondait pas à la ligne éditoriale de sa maison d'édition), mais qui me félicita pour la qualité de mon manuscrit et en profitait pour me faire, en quelques mots, une critique, ma foi, élogieuse. Cela m'a fortement encouragé et cela conforte l'idée qu'un refus ne signifie pas une fin : ni celle d'une carrière, encore moins celle d'un manuscrit.
Je suis très content de lire que tu aimes les gens qui aiment les chats ;) et grand merci pour tes encouragements! J'y suis très sensible: ils me sont essentiels pour le sillon que je creuse.


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