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Fonds d'ecran - Soyez sympas, Rambobinez

Publié le 02 mars 2008 par Benjamin Mialot
RamboMalgré mes réticences à la vision des bandes-annonces barbares qui le précédaient (vous êtes prévenus), j'ai enfin vu Rambo (accompagné d'un John chez nous), quatrième volet éponyme de la célèbre lignée qui, entre autres films, a fait de Sylvester Stallone une icône du cinéma américain. Et à ma grande surprise je l'ai trouvé bon et intéressant à défaut d'être excellent. En trois mots : maladroit, accrocheur, attachant. Ha, et maladroit aussi.
Maladresse du scénario pour commencer, qui n'est qu'un prétexte comme les autres au mitraillage en règle de centaines de figurants : John Rambo coule des jours paisibles en Thaïlande, des idéalistes inconscients le veulent comme guide pour un petit tour en Birmanie, les choses tournent mal, John ressort son arc et prend la tête d'une bande de rouleurs de mécaniques pour mener à bien une mission de sauvetage.
Maladresse du propos ensuite : pour dénoncer l'horreur de la guerre et la situation en Birmanie (sous le joug d'une junte, faut-il le rappeler ?), Sly a choisi la subtilité en réalisant un film d'une violence inouïe. Entre les exécutions sadiques et massacres perpétrés par les militaires du cru et les méthodes expéditives de l'ami Rambo, il y a de quoi avoir la nausée : égorgement à mains nues, démembrements divers et variés (mines, machette, mitrailleuse...), flèches qui embrochent certaines têtes, d'autres qui éclatent comme des melons trop mûrs sous les tirs de fusil à lunette... Du grang-guignol aussi réaliste que boueux mis en lumière par une réalisation sèche et musclée, qui accumule les morceaux de bavure à une allure infernale et avec une maîtrise qui n'est pas pour déplaire à l'amateur refoulé d'action boum boum que je suis.
Maladresse enfin de l'interprétation, où Sly, qui évince totalement le reste du casting, affiche des airs d'Arno avec ses marmonnements bourrus et son physique pataud, ses muscles difformes contrastant avec la forme olympique de ses 60 balais. Pourtant, en dépit de ces faiblesses, il y a au final quelque chose de véritablement touchant dans ce film, dans sa tonalité désabusée et sa volonté de bien faire, dans cette figure mythologique de guerrier mutique à la retraite, dans le regard nostalgique qu'arbore Stallone/Rambo à la fin de la pellicule et de son dernier (?) baroud d'honneur. En revanche, se contenter d'une interdiction aux moins de 12 ans relève d'une vaste blague. Ce qui n'entache en rien cette affirmation : derrière la caméra, Sylvester Stallone se bonifie avec le temps.
Rambo - Sylvester Stallone

Rambo - Sylvester Stallone (Rogue Marble / Emmett/Furla Films /Equity Pictures Medienfonds GmbH & Co. / Millennium Films / Nu Image Films) - 2008
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