Informations médicaments google : Autorités de santé aux abonnés absents…

La chirurgie esthétique s se démocratise pour le meilleur et parfois (ou souvent selon le point de vue) le pire :   J’ai déjà consacré plusieurs articles à la nécessité en la matière d’éviter le « tourisme médical » qui pour présenter d’excellentes opportunités en termes de praticiens et de coûts, s’avère bien trop périlleux au final en termes de risques.

La chirurgie des paupières et des cernes se généralise elle aussi, en toute logique, et un cortège de pratiques discutables - toujours en termes de risques - accompagnerait cette généralisation.  L'une des grandes “tendances” en la matière, à l'origine d'un certain nombre de complications, consiste à pratiquer des injections d'acide hyaluronique dans les cernes . C’est moins la technique en elle-même qui poserait problème, que sa maîtrise par les chirurgiens, en particulier en ce qui concerne la phase d’injection :

Injecté de manière non ad-hoc (injections trop massives, mal localisées), l'acide hyaluronique créerait des poches qui prennent ensuite une apparence bleutée « du fait de la diffraction de la lumière sur un gel transparent ». D'après l’article suivant, l'acide hyaluronique se résorberait difficilement et seulement au bout de plusieurs années dans certains cas. Mais il existerait - toujours d’après le même article  - un antidote à l'acide hyaluronique : Il s’agit de la la hyaluronidase  qui permet de dissoudre l'acide pré-injecté.  Reste bien sûr accessoirement à connaître les conséquences de cet acte d’un point de vue esthétique.

La Hyaluronidase : difficile d'obtenir des informations

J'ai tenté de me mettre dans la peau du consommateur moyen  et de voir ce que je pouvais récolter d'informations sur la question : Et je confesse mon étonnement quant à la difficulté à obtenir des informations pertinentes en Français sur ce produit. Certes j’ai rapidement constaté (thanks to google.com) que la hyaluronidase était approuvée par la FDA (Food and drugs administration) depuis 2008 > http://www.fda.gov/Safety/MedWatch/SafetyInformation/Safety-RelatedDrugLabelingChanges/ucm122134.htm

Mais rien de comparable pour l'Afssaps… qui apparait pour le coup… Aux abonnés absents.

Sur le site de l'Afssaps on trouve bien une entrée au glossaire (après une fastidisieuse recherche google combinant l'occurrence “afssaps”) :

Hyaluronidase Enzyme qui dégrade l’acide hyaluronique naturel et certains acides hyaluroniques modifiés chimiquement. Elles peuvent être utilisées pour rectifier les effets d’une injection dermique d’acide hyaluronique http://www.afssaps.fr/Glossaire/%28filter%29/H

Mais en me rendant sur cette page (http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0750765809002706) j’apprends qu’apparemment la Hyaluronidase par ailleurs utilisée en anesthésie locorégionale ophtalmologique était actuellement retirée du marché. La thématique de l'article : Aborder les bénéfices et inconvénients de l’utilisation de la hyaluronidase (H) en anesthésie locorégionale (ALR) ophtalmologique, ainsi que le problème de son retrait actuel du marché.

Certes j'apprends que :

La H est un « facteur de diffusion » d’origine animale utilisé comme adjuvant en anesthésie ophtalmologique depuis plus d’un demi-siècle. Elle permet une diminution modérée du temps d’installation des blocs, une amélioration modérée de leur qualité, une moindre myotoxicité locale des AL et une limitation de la pression intraoculaire (PIO) après injection. Cependant, durant ces 50 dernières années, de nombreuses études ont souvent abouti à des résultats divergents.ConclusionLa H, bien qu’actuellement indisponible, semble être un adjuvant utile à la pratique de l’ALR en ophtalmologie et la H recombinante pourrait être une solution en France dans un avenir proche. (source : http://www.em-consulte.com/article/222974)

Difficile d'identifier le médicament

Mais toujours rien du côté d'une autorité de santé. Je continue ma recherche sur l'hyaluronise : Je trouve bien plusieurs spécialités : Dont l’hyaluronidase Choay de Sanofi(http://www.pharmaxie.com/Hyaluronidase,choay,500ui,pdr,usp,10fl-detail-du-produit-enligne_66990.html)

remplacée ensuite par Lido-Hyal B® remplace Hyaluronidase Choay® : En injection, l’enzyme hyaluronidase provoque par hydrolyse une scission de l’acide hyaluronique, réaction qui entraîne un relâchement et une perméabilisation du tissu conjonctif. Cette propriété est exploitée en anesthésie locale et lors de perfusion sous-cutanée. Injectée en même temps que d’autres médicaments, elle en améliore la diffusion et l’absorption. En soins palliatifs, on ajoute de la hyaluronidase aux perfusions continues sous-cutanées de morphine lorsque la solution se disperse mal dans les tissus et que la distension qui en résulte rend douloureux le site d’injection. A la Hyaluronidase Choay®, produit français, les utilisateurs préfèrent aujourd’hui la spécialité Lido-Hyal B®. Ces ampoules sont disponibles sur le marché suisse et, bien que contenant moins d’enzyme, aboutissent au résultat escompté. L’ajout de lidocaïne permet de soulager immédiatement les douleurs au site d’injection.Lido-Hyal B® s’administre avant la perfusion, en sous-cutané au site d’injection prévu. On pratique un léger massage pour activer la résorption du produit, puis on met en route la perfusion.(source : http://www.phel.ch/secure/phel-infos/PHEL%20INFOS%20No%206.htm - sans date)

Moralité :

Alors que nous parlons de substances médicamenteuses loin d'être banales (et à mon sens banalisables) : Que trouve-t-on dans les résultats Google sur les requêtes de ces deux médicaments : Un peu de tout, entre un article étonnamment banalisateur de Doctissimo (http://www.doctissimo.fr/html/beaute/chirurgie-esthetique/articles/10870-rides-acide-hyaluronique.htm),  qui pour le coup rendrait presque hype l'acide hyaluronique, énormément de sites féminins où souvent l'information santé n'est pas du tout contrôlée, beaucoup de  sites commerciaux spécialisés dans la chirurgie esthétique (en toute logique), et - assez bien placée avouons-le -  une pauvre page wikipédia à la documentation insuffisante… Mais rien émanant d'une autorité de santé (j'avoue m'être arrêté à la cinquième page…) Vous avez dit malaise?

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