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[Critique] QUE JUSTICE SOIT FAITE (Law Abiding Citizen) de F. Gary Gray (2010)

Par Celine_diane
[Critique] QUE JUSTICE SOIT FAITE (Law Abiding Citizen) de F. Gary Gray (2010)
Clyde Shelton (Gerard Butler) est un citoyen comme un autre : marié, père d’une petite fille, respectueux de la loi. Passablement traduit par un "Que justice soit faite", le Law Abiding Citizen du titre, le citoyen lambda, honnête, c’est lui. Un soir, deux hommes assassinent sa femme et sa fille sous ses yeux. Le procureur en charge du dossier (excellent Jamie Foxx) négocie avec les meurtriers, et après trois petites années derrière les barreaux, l’un d’entre eux retrouve sa liberté. Pour Clyde, c’en est trop: il décide de prendre les armes et de se faire justice lui-même. F. Gary Gray, habitué de l’action puisqu’il a déjà signé Négociateur, Braquage à l’italienne et Un homme à part, ne s’encombre pas de temps morts, de lentes descentes aux enfers, ou d’explications. Il va droit au but : les dix ans passent en dix secondes et le spectacle peut commencer. Car d’un pitch aux relents nauséabonds (la justice personnelle) il offre surtout un show visuel assez subversif. A vrai dire, on ne voit pas cela tout les jours : le mélange fou entre un Saw et un Seven, sauce judiciaire.
Au final, pas polémique pour un sou (pas d’apologie de la vengeance personnelle en vue, seulement une dénonciation du système américain, corrompu et bourré de failles), le film est efficace, captivant, voire même délicieusement pervers. Ingéniosité des meurtres, scénario tortueux, situations improbables : c’est du grand n’importe quoi ! Mais c’est fait avec une telle énergie et un tel sens du rythme, que l’on se laisse entraîner dans le délire, en plein plaisir coupable (comment va-t-il frapper cette fois ? Comment va-t-il tuer?), comme dans un Destination finale au tribunal. Ajoutée à cela une ambiance de thriller à l’ancienne comme l’on en voit plus que rarement aujourd’hui, et vous obtenez une œuvre qui a de la gueule, aussi vicieuse que rigolote, musclée que bien pensée. Dommage qu’elle rate son feu d’artifice final et rentre sagement dans les rangs, préférant opter pour un politiquement correct hypocrite (sûrement exigé par les studios) plutôt que d’assumer jusqu’au bout son concept radical.
[Critique] QUE JUSTICE SOIT FAITE (Law Abiding Citizen) de F. Gary Gray (2010)

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