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La bête qui meurt

Publié le 10 décembre 2011 par Lorraine De Chezlo

LA BÊTE QUI MEURTde Philip Roth
Roman - 215 pages
Editions Gallimard - septembre 2004
Editions poche Folio - février 2006

Un prof de littérature américain revient sur son passé, sa vie avec ses femmes, ses relations avec les étudiantes, confortées par son autorité. Des relations libres qui l'ont fait traverser à contre-courant l'Amérique des années 60 à 2000. Et puis il y a eu Consuela, une étudiante d'origine Cubaine, issue d'une famille d'immigrés aisés, ayant reçu une grande éducation. Consuela qui se dévoilera et se donnera à lui, Consuela qui contribuera à retarder la mort de son corps de sexagénaire, Consuela dont la volupté l'obsédera, proie qui se révèle prédatrice. Les années passent, la Mort rôde autour de lui, pas forcément pour son propre corps...

J'ai pris peur en entamant la lecture de ce livre. L'impression de me retrouver au coeur du monologue d'un vieux monsieur qui nous raconte sa vie sexuelle teintée de l'angoisse de la mort, de ses souvenirs innombrables de jeunes conquêtes, de ses pulsions physiques que grâce à son statut il peut assouvir sans beaucoup de peine. Est-ce Philip Roth qui parle derrière ce narrateur, est-ce un roman fictif ? Et d'ailleurs, est-ce que ça a plus d'intérêt d'être raconté si c'est du vécu ou pas ?

Extrait :
"Parce que c'est seulement quand tu baises que tu prends ta revanche, ne serait-ce qu'un instant, sur tout ce que tu détestes et qui te tient en échec dans la vie. C'est là que tu es le plus purement vivant, le plus purement toi-même."

L'acte sexuel comme revanche donc. Puis, les digressions historiques prennent le pas, il est question de ses amies, anciennes maîtresses qui ont vécu l'émancipation féminine, de sa liberté de jouissance, de ce qui choquait l'Amérique puritaine.Puis, le vent tourne, Philip Roth nous livre ce que cette relation avec la prude Consuela a de peu banal, le fait que les rôles s'inversent, et, qu'avec d'autres armes, elle prend en quelque sorte le pouvoir sur lui.Puis, le vent tourne à nouveau. Le tragique s'installe dans la vie de la jeune femme, et le narrateur en est par conséquent victime également.Un roman sur l'amour, les plaisirs de la chair, les malaises existentiels, les relations entre prof et élève, entre puissant et faible, entre homme et femme... Ecrit crûment, narrant l'intime, La bête qui meurt est un roman bien plus accessible que La tâche, mais ne contribue pas à rendre Philip Roth comme mon auteur incontournable.
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