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La « The Nana » et la Vénus décatie (1/3)

Publié le 12 décembre 2011 par Sheumas

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   Dans l’optique d’un approfondissement de mon étude de « l’Assommoir », j’ai relu Nana... Nana, c’est la fille de l’héroïne de « l’Assommoir » que l’on voit « éclore » sur le pavé dans le chapitre 12 du roman, au moment de la « débâcle » de la famille dans l’alcoolisme et le laisser-aller.

   Nana a quinze ans et son charme ravageur l’entraîne vite bien loin de ce « trou » dans lequel sa mère finira par « crever » tel un chien. Le lecteur, amateur de « suites », la retrouve donc dans ce nouvel opus des « Rougon Macquart » : elle est devenue actrice, (actrice et courtisane) car l’un n’allait pas sans l’autre à l’époque, et quand Nana joue, elle reçoit dans sa loge des messieurs du grand monde, éblouis par sa fauve beauté qui dérange toutes leurs représentations de la femme et les principes de leur morale.

   Ainsi, quand le comte Muffat (malheureuse victime de la « mouche d’or ») s’approche de la loge il perçoit « un frisson de trouée ardente ». Même les grands de l’Etat (Muffat est aussi chambellan) subissent l’attraction et la contagion de cette actrice qui joue, ce n’est pas un hasard, le rôle de Vénus dans une version dégradée du modèle mythologique.

   Dès le début, et par le biais de cette mise en abyme du roman par le théâtre, le lecteur est installé dans le cercle infernal de la corruption du pouvoir (s’il ne dénonce pas le régime de Napoléon III comme Hugo du haut de son exil, Zola ne cesse pas pour autant d’observer le degré de bassesse auquel il est arrivé). Pour mémoire, il y a tout un livre des Châtiments de Hugo consacré à cet aspect de « la fête impériale » et nul doute que Nana en est la brillante métaphore...


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