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N’en deplaise aux eternels raleurs, l’exception marocaine existe bien!

Par Citoyenhmida

Le “printemps arabe” a tourné parfois à l’automne, avec ses orages et ses vents violents! Parfois ses tempêtes.  Ses coups de tonnerre et sa foudre meurtrière!

Le printemps arabe a soufflé aussi sur le Maroc apportant un vent de changement et de fraicheur! Avec bien sûr ses giboulées, ses averses! Que serait un printemps chez nous sans de grandes éclaircies, suivies de pluies.

Pendant que ce prétendu printemps  ravageait une grande partie des pays arabes, avec des résultats mitigés, le Maroc continuait à vivre ses propres saisons, à son  rythme, à sa manière.

La Tunisie est sortie de la dictature de Ben Ali, au prix de dizaines de morts, d’une économie à l’agonie, pour se jeter les yeux fermés dans les bras du premier parti qui se présentait, lui promettant des lendemains paradisiaques. Elle traverse actuellement son purgatoire.  Un mois et demi après les élections, d’où An-Nahdha parti islamiste est sorti vainqueur avec la majorité absolue des sièges, la Tunisie attend toujours un gouvernement!

La Libye est sortie de la dictature de Kaddaffi, au prix d’une guerre civile, qui sans l’aide de l’Otan aurait pu être fatale à l’unité du peuple libyen et à l’existence même de la Libye en tant qu’état. Les libyens se sont retrouvés  dans les mains d’un gouvernement né on ne sait trop comment et composé de personnes venues d’on ne trop où.

L’Egypte est sortie de la dictature de Hosni Moubarek, après avoir payé un tribut important en sacrifices humains, pour se rendre compte qu’en fait la véritable dictature était celle de l’armée, pas du seul Hosni Moubarek. Les égyptiens sont tombés dans le pire piège d’une révolution : celui de la voir volée par d’autres. Les islamistes égyptiens sont en train de réaliser le hold-up politique du siècle, avec la complicité de leurs ennemis d’hier, les militaires, alors que les jeunes continuent de camper place At-Tahrir!

Le Yemen n’arrive pas à se dépêtrer de la dictature de Ali Abdellah Salh et continue d’avancer dans un tunnel sans lumière : qui peut nous dire que deviennent  ce pays, ce peuple, leurs dirigeants, après presque une année de révolution, de contre-révolution et surtout des dizaines de morts.

Baharain est retombé  sous la chape de plomb médiatique qui le cachait aux yeux du monde, après  avoir vécu les événements sanglants qui ont marqué le printemps de cet petit territoire.

La Syrie vit une sombre période : avec bientôt 5.000 morts – une véritable hécatombe -  le printemps syrien mérite-t-il cette bien douce dénomination.

Même le tranquille Koweit a connu dernièrement des soubresauts inattendus avec une fronde plutôt musclée d’une opposition naissante.

Même l’austère et énigmatique Saoudie a enregisté de temps à autre des frémissements sinon des poussée de fièvre, calmés par des largesses distribuées par le pouvoir en place.

Seule l’Algérie semble échapper à cette contagion “printanière” : ce pays a déjà vécu dix ans de guerre civile et il n’est pas prêt à recommencer l’expérience d’une tension trop forte et trop risquée. Les plaies ne sont pas encore cicatrisées pour les algériens.

Pendant ce temps, le royaume du Maroc, a changé sa constitution par voie de  référendum , la modernisant, la mettant au diapason des règles universellement reconnues, avec en perspective un gouvernement fort, responsable et stable. Avec une opposition reconnue par la loi fondamentale du pays. Avec un parlement chargé de mettre en place dans un délai de cinq ans les grands chantiers destinés à consolider tout ce à quoi aspire  le peuple  en matière des droits fondamentaux.

Tout cela s’est déroulé normalement, dans les délais raisonnables, malgré – et  on ne peut pas le nier -  des moments de tension dans la rue due à l’action du Mouvement du 20 Février!

Au dam de ces agitateurs amateurs, il n’y a pas eu de morts! Il n’y eut pas de coups de feu tirés par les forces de l’ordre! Il n’y a pas eu de dérapages significatifs : des coups de matraque comme on a pu en voir  à Madrid ou à New-York, des arrestations peut-être intempestives. Mais peut-on laisser, par exemple, un quidam  planter un drapeau insurrectionnel sur le fronton du parlement.

Le parti islamiste de la Justice et du Développement est arrivé en tête des élections du 25 novembre dernier, reconnues par tous les observateurs, nationaux et internationaux,  comme libres et impartiales.

Le peuple s’est prononcé : malgré les élucubrations mathématiques de certains “analystes”, les marocaines et les marocains ont exprimé leur choix.

Ce choix s’inscrit dans la tendance qui se profile depuis des années.  Il fallait être aveugle politiquement pour ne pas prévoir la victoire du P.J.D. était inéluctable; les urnes marocaines ont parlé, dans le calme et dans la sérénité.

Il faut être d’une mauvaise foi totale pour voir dans la victoire du P.J.D. – que je déplore et qui m’inquiète, pour mille raisons maintes fois exprimées sur ce blog – la manipulation du pouvoir, du palais, de l’establishment!

Depuis la nomination officielle de M. Benkirane comme chef de gouvernement, le Maroc s’est engagé de manière tout à fait concrète dans une ère vraiment nouvelle. Des consultations se déroulent en dehors de circuits habituels, c’est à dire en dehors de  la houlette d’un conseiller du souverain, pour la formation de l’équipe gouvernementale. Des discussions se sont engagées, peut-être des tractations, comme cela se déroule dans toutes les démocraties du monde.

Les différents partis politiques se sont positionnées, selon leurs convictions ou leurs intérêts, dans tel ou tel camp, celui de la majorité ou celui de l’opposition, sans aucune contrainte extérieure et sans intervention du cabinet royal. Une première dans l’histoire politique de notre pays.

Je veux prendre le pari, avant l’annonce de la formation du gouvernement, que le Maroc a réussi un pas de plus dans son avancée démocratique. Et nulle part dans le monde, la démocratie n ‘est née d’un simple coup de baguette magique!

Je crois que ce que nous sommes en train de vivre relève de  l’exception  marocaine, n’en déplaise à ceux qui ne sont jamais contents!


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