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Une "Mélodie du Bonheur" honorable mais pas enthousiasmante...

Publié le 14 décembre 2011 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Présenté au Châtelet il y a deux ans, ce grand classique de Broadway signé Rodgers et Hammerstein, immortalisé au cinéma par Julie Andrews, est de nouveau à l'affiche pour un petit mois seulement . Un spectacle grand public, de qualité, même s'il peine à nous faire vibrer.

Rappelons l'histoire. Dans une Autriche en passe d'être envahie par l'Allemagne, une jeune femme quitte le couvent et devient gouvernante des sept enfants d'un riche capitaine, veuf, dont elle tombera rapidement amoureuse.

Soulignons les beaux moyens mis à la disposition du metteur en scène Emilio Sagi. Orchestre conséquent et de premier choix (Pasdeloup), distribution foisonnante renforcée par le choeur du Châtelet, dispositif scénique impressionnant... Qu'en a t-il fait ?

Eh bien un show proprement monté , fluide, rigoureux, et des plus traditionnels, ce qui en l'occurence ne rend pas forcément service à une oeuvre que nous n'oserons qualifier de "vieillotte" bien qu'elle le mérite presque... L'efficacité et la célébrité des mélodies ne parviennent en effet pas toujours à occulter un folklore démodé ou des paroles de chansons d'une naiveté parfois confondante. Plombé, il faut bien le dire, par un énormissime décor "carton-pateux" frôlant dangereusement le kitsch, l'ensemble paraît terriblement figé dans le temps.

Ajoutons que la dernière partie, dans laquelle les protagonistes fuient l'envahisseur allemand, est pour sa part totalement bâclée. On le regrette d'autant plus que celle-ci a pour but d'extraire le spectateur de l'image d'Epinal dans laquelle il baigne depuis deux heures et de le confronter à l'Histoire, la vraie... 

Mais c'est surtout l'absence d'émotion qui nuit au spectacle. La faute à une distribution certes irréprochable vocalement mais (justement) trop lyrique. Katherine Manley et William Dazeley, rôles principaux mono expressifs,  luttent dans les scènes de comédie et se révèlent presque pompeux dans les parties chantées, portés en plus par une orchestration parfois trop sophistiquée. C'est raide, ampoulé, ça manque de vie, de sentiment. De leur côté, les sept enfants chanteurs apportent une fois de plus la preuve qu'il est fort difficile de faire jouer correctement les plus jeunes... Compliqué, dans ces conditions, pour les quelques vrais acteurs-chanteurs de nous toucher.

Reste, malgré les réserves émises ci-dessus, une comédie musicale familiale spectaculaire et haut de gamme qui se laisse regarder et  écouter avec un plaisir timide mais non feint.

Gageons toutefois qu'une mise en scène plus audacieuse et contemporaine eut sans aucun doute mieux servi livret et partition.

Eventuellement.

Jusqu'au 1er janvier.


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