Aprés Siemens, un autre géant de l'énergie, qui a "souffert" de la décision du Gouvernement de sortir du nucléaire, communique désormais sur sa volonté de passer aux renouvelables. Voici une dépêche intéressante sur cette opération elle aussi intéressante, sans doute annonciatrice de bien d'autres stratégies industrielles du même type.
AFP - EON veut soigner son image "verte" après la sortie du nucléaire
BERLIN (AFP) - Le numéro un allemand de l'énergie EON, dont les résultats souffrent de l'abandon de l'énergie nucléaire et de la crise de la dette en Europe du Sud, a dit jeudi vouloir investir 7 milliards d'euros dans les énergies renouvelables dans les cinq prochaines années.
Cet argent sera consacré avant tout à l'énergie éolienne: EON a annoncé dans son communiqué vouloir mettre en fonctionnement un nouveau parc éolien en mer tous les 18 mois.
Le groupe de Düsseldorf (nord-ouest) va commencer par ériger un parc offshore de 80 éoliennes, soit 288 mégawatts, pour un coût d'un milliard d'euros, au large des côtes allemandes.
Il a aussi annoncé un chantier de parc éolien offshore de 219 mégawatts au large de l'Angleterre, et un parc plus modeste de 48 mégawatts au sud de la Suède.
Pour mener à bien ces projets, EON a fait construire un navire spécial, réservé pour une durée de 6 ans. Ce navire, le MPI Discovery, a pour particularité qu'il est doté de piliers télescopiques qui lui permettent de se transformer en véritable plateforme destinée à l'installation des éoliennes en mer.
Ces annonces ont plu en Bourse: vers 15H45 GMT, EON prenait 1,07% à 16,51 euros, sur un indice Dax en hausse de 0,48% à la même heure.
Le patron Johannes Teyssen "va changer EON en une entreprise verte", a-t-il promis dans le communiqué.
Pour autant, les investissements annoncés jeudi ne constituent pas une véritable révolution: EON avait déjà dépensé le même montant, 7 milliards d'euros, au cours des cinq dernières années, pour développer sa division énergies renouvelables.
Le numéro un allemand de l'énergie a du mal à digérer la décision du gouvernement, en mars dernier, d'accélérer l'abandon de l'énergie nucléaire dans le pays, et de faire fermer immédiatement les plus vieux réacteurs.
Ce revirement politique s'ajoute pour EON à des pertes se chiffrant en milliards d'euros dans ses activités en Italie et en Espagne, pays épicentres de la crise de la dette.
Pour faire face à tous ces vents contraires, le groupe va supprimer jusqu'à 11.000 emplois dans le monde.