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[Critique Cinéma] Des vents contraires

Par Gicquel

Ca commence par une scène d’engueulade, entre mari et femme, devant les enfants. Plutôt rare dans le cinéma français que Jalil Lespert aborde pour la seconde fois derrière la caméra avec un  toupet de jeunot. Et l’œil du comédien averti. Ce qui nous ficelle  d’emblée une histoire vraie, bien dirigée, et mise en scène de manière élégante .

La femme a maintenant disparu, mystérieusement, et l’enquête n’aboutissant pas, le mari, que l’on soupçonnera bien sûr, un temps, décide de quitter définitivement la capitale. Direction, la Bretagne et sa ville natale où vit toujours son frère aîné (Antoine Duléry  dans un très beau rôle). Les retrouvailles sont chaleureuses, mais l’absence de l’aimée et quelques souvenirs douloureux, enfouis jusqu’alors, hantent la maison familiale, où s’installent Paul et ses deux enfants.

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Autour de ce trio qui sonne juste ( le jeune garçon  Hugo Fernandes est parfait ), le cinéaste imagine une histoire sensible, et généreuse, adaptée du roman éponyme de Olivier Adam . A  la perte d’un être cher, et au  déracinement , le désespoir s’amenuise peu à peu, et la vie refait surface. « Elle va revenir maman » dit la petite Cassiopée Mayance   avec un naturel désarmant qui évite le pathos ou les pleurnicheries de circonstance.

Ces écueils Lespert les évite tout au long de son récit en laissant le temps prendre ses marques. Au fur et à mesure du récit, le spectateur s’installe dans le quotidien de cette famille décomposée ; il vit désormais avec elle. Personnellement ça m’a beaucoup touché.

[Critique Cinéma] Des vents contraires

A la clairvoyance du réalisateur, répond la grâce de Benoît Magimel , qui n’avait à ce jour jamais  exprimé son talent avec une telle disponibilité. Il a le rôle principal, c’est une évidence, mais sans en abuser, le voici totalement maître de son sujet. Un plaisir de comédien doublé d’une interprétation intelligente. Totalement en phase avec l’histoire de ce film où l’on vit comme dans la vraie vie. Un peu trop peut-être.

Quand il s’y frotte vraiment (parents d’élèves, relations professionnelles, faits divers …), le scénario flanche. Le réalisme poussé à l’extrême écarte la spontanéité des premiers ébats. L’enquête policière reprend le dessus, avec comme flic de service une comédienne qui jusqu’à ce jour effectuait à mes yeux un parcours sans faute. Isabelle Carré est cette fois hors sujet. Plus que des vents contraires, à contre-courant ….


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