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"Parfois, Ismaël a l'impression que Birdy est le seul au monde à voir la beauté du ciel et qu'elle n'est faite que pour lui."

Publié le 16 décembre 2011 par Clarabel

Les nuits d'Ismaël sont magiques. Le garçon en est convaincu. Tous les matins, il se réveille dans le lit de sa maman, blotti, bien au chaud. C'est sûrement l'effet d'une cape invisible qui lui procure ses super-pouvoirs et le fait déplacer d'un lit à un autre. Ismaël se sent gonflé de joie, il aimerait bien partager cette découverte avec son ami et voisin. Birdy porte des bottes de cow-boy d'un rouge éclatant et est fasciné par les nuages. Mais il prend un peu à la légère ce que Ismaël a d'important à lui confier, et ça le chagrine. Alors il rentre chez lui, retrouve sa maman qui souffre d'une maladie nommée "la mélancolie". Cela dure depuis un bon moment, même son père a fini par quitter la maison en emportant son parapluie. Et puis la vie impose un autre coup dur, très dur. Ismaël est complètement chamboulé et en perd sa façon de parler. Il confond les lettres, il ne sait plus aligner les mots. La tristesse est en train de le noyer. 
C'est un tout petit roman, seulement 75 pages, mais il fond sur vous comme une grosse coulée de tendresse. C'est sûr que les thèmes abordés ne sont pas simples ni légers (la dépression, le suicide, la mort, le deuil) mais ce serait se leurrer de penser que c'est un roman triste et déprimant. C'est tout le contraire, parce que c'est beau, admirablement écrit, très sensible, tendre et charmant. Cela vous touche, là, en plein coeur. Et vous vous retrouvez avec le sourire aux lèvres en même temps que vous tournez les pages. Encore une fois Marie Chartres a su transcender son sujet pour offrir un roman admirable.

Les nuits d'Ismaël, par Marie Chartres
Ecole des Loisirs, coll. Neuf, 2011. Illustration de couverture : Gwen Le Gac. 

Thomas a un frère, Sylvain, qui est parti de la maison pour voler de ses propres ailes. C'est ce que dit son père. Par contre, sa mère ne digère pas ce départ et se gave de pilules pour adoucir sa morosité. C'est bien simple, le samedi, sa mère devient dentifrice. Le reste de la semaine, c'est une courgette. Et lui, Thomas, se sent comme un navet. Fade, transparent, quelconque. Un vrai panier de légumes, cette famille. 
C'est en parlant du mythe du Minotaure en classe que Thomas fait le rapprochement entre son frère et le labyrinthe de Dédale, et là sa mère lui annonce qu'il est un accident, plouf. D'autres auraient déprimé en digérant une telle nouvelle, pas Thomas. Il se rue chez son meilleur pote, Grégoire, pour tout lui expliquer. En chemin il passe d'abord chez la prof de musique... où l'attend une autre étonnante découverte ! 
Voilà une lecture très drôle, attachante, intelligente et vraiment bien écrite. On se marre sur toute la ligne, la mère de Thomas est complètement cinglée mais le garçon s'en sort plutôt bien. Ses réflexions sont pertinentes et font glousser de plaisir, c'est bien vu, bien pensé, et ça dédramatise des phrases aussi bêtes que de dire à son môme qu'il est un accident (!). C'est le premier roman que je lis de Frédéric Chevaux, j'en lirai d'autres.

Thomas Quelque Chose, par Frédéric Chevaux
Ecole des Loisirs, coll. Médium -) une erreur, selon moi, car ce titre colle merveilleusement à l'esprit Neuf !
Illustration de couverture : Hélène Millot. 

Voler de ses propres ailes, c'est ne plus avoir besoin de ses parents pour payer le loyer. C'est partir vivre ailleurs, loin d'eux, et gagner de l'argent tout seul, à sa façon. Ma mère ne supporte pas qu'on vive sans elle et loin d'elle. Depuis le départ de mon frère, elle répète qu'il l'a abandonnée, qu'être une mère c'est affreux, que c'est ingrat. A l'école, je me vante de connaître une courgette qui parle en boucle de ses problèmes.


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