Le mulet n’est pas ce sympathique quadripède qu’on imagine au début d’un roman de Laurent Gaudé mais
ce poisson qu’on pêche à Marseille… Il sert en tout cas de vecteur et de métonymie au titre de ce beau film de Kechiche. J’avais voulu voir sa dernière production parce que je suis en train de
mettre au point une séquence de travail à partir du premier film de ce réalisateur : « l’Esquive ». Je reviendrai prochainement sur ce travail, mais je souhaitais
m’exprimer un peu sur « la graine et le mulet » que je viens de voir au cinéma.
Le mulet, métonymie parce que sa figure, comme celle de la graine, renvoie à tout ce qui fait le charme du film :
convivialité du couscous et des convives présents à la table, valeur des choses simples qui nourrissent et qui assurent le lien social, capacité à oublier, ne
serait-ce qu’un instant, le poids de la réalité.
Le film raconte le projet fou d’un personnage d’origine maghrébine, Slimane, 61 ans, licencié des chantiers navals à
cause de son âge et de la lenteur d’exécution de son travail. Avec le soutien de ses enfants et de son ex-femme, de sa maîtresse actuelle et de sa belle-fille, il transforme un vieux
rafiot en restaurant à couscous… et tout le film converge vers ce moment intense de la soirée d’ouverture… Quelques images pour ceux qui le souhaitent sur le lien suivant :
http://fr.youtube.com/watch?v=DHttyBXykJA