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Une vague idée qui peut donner quelque chose

Publié le 17 décembre 2011 par Clarabel

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Un beau titre pour un roman qui promet son lot de petites perles. Eugénie Grandet est mise l'honneur lors d'une exposition de Louise Bourgeois, à laquelle se rendent les soeurs Pratt, Alice et Anne-Louise. Et c'est au cours de cette visite que la plus jeune, Alice, va réaliser ô combien elle étouffe de rester dans l'ombre de son aînée. Elle en tombe dans les pommes et c'est un charmant livreur de fleurs, Alphonse, qui vient à son secours. 
Dans la deuxième partie du roman, les soeurs Pratt se rendent chez leur grand-mère dans la Creuse. C'est une femme revêche, qui ne sourit jamais et ne manifeste aucun geste de tendresse. Elle est fermée et sèche. Mais cette fois, les relations vont être mise à plat, car Alice découvre la maladie de sa mamie et va la bousculer pour qu'elle rompe sa coquille. 
Et c'est ainsi qu'on se dirige vers la sortie, après un coup d'oeil sur la représentation de La Cerisaie de Tchekhov par l'inénarrable Max, l'amoureux d'Anne-Louise. Une dernière partie où le plaisir s'émousse, même si on conserve un jugement hautement satisfaisant de notre lecture globale. 
A vrai dire, j'ai aimé plus que tout le ton d'Alice, l'écriture de Shaïne Cassim. C'est juste, virevoltant, beau et poétique. Derrière chacune des considérations de l'adolescente (Alice est effectivement la narratrice), il y a toujours une part de vérité, de beauté, de grâce. Cela donne au roman un atout essentiel, parce que la séduction est évidente. Dès les premières pages, vous êtes conquis. Convaincus. Chaleureusement encouragés. Et vous tournez les pages de votre livre avec des regards amoureux. Alice Pratt est une héroïne authentique, elle est sentimentale et sensible, elle a aussi besoin qu'on la guide sans pour autant avaler toutes les belles paroles de sa soeur, tellement différente d'elle, car plus excentrique et volubile. 
Ce roman, c'est une relation entre soeurs. Une envie de s'affirmer. De rêver aussi. C'est vouloir se détacher des liens trop étroits, affronter le vide ou le manque (leur maman est partie à l'autre bout du monde). C'est dire qu'on aime les autres, qu'on les admire. Qu'on pardonne aussi. 
En bref, ce sont 180 pages intenses et troublantes.

Je ne suis pas Eugénie Grandet, par Shaïne Cassim
Ecole des Loisirs, coll. Médium, 2011. Illustration de couverture : Hélène Millot. 


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