Les trois instruments qu’il alterne au cours de cette heure de récital donnent à Julien Coulon l’occasion d’offrir au public non seulement l’étendue de son talent, mais aussi un voyage dans le temps et l’espace.
Oud, Laùd, Guitare, trois générations, si l’on peut le dire ainsi, d’instruments à cordes. Moyen Orient, Espagne sont le premier rendez-vous évident ; airs traditionnels turcs ou azéri, musiques de Ravel, de Manuel de Falla, d’Abdel Walhab, Baden Powell, Rabih Abou Khalil, Anouar Brahem, Eric Satie, Astor Piazzola, quel voyage !
Mais, à alterner ainsi les instruments, Julien nous montre aussi que, pour chaque instrument, il y a un jeu différent, une façon d’attaquer les cordes, de laisser sonner ou non la note ; pour chaque instrument et chaque époque. C’est comme s’il y avait, dans la création, le temps de la découverte des sonorités, puis celui de la recherche du son neuf, ou de la meilleure façon d’aller le plus loin possible dans les tons et les vibrations, voire la découverte du silence au cœur même de la musique.
A ce silence, après la dernière note du morceau interprété, c’est le sourire discret, amical, du musicien qui semble nous retenir encore dans la magie d’un solo qui invite tant de mondes et tant d’époques.
J'ai assisté à ce concert au CAEL de Bourg-la-Reine (92)