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Inassouvies, nos vies

Publié le 20 décembre 2011 par Lorraine De Chezlo

INASSOUVIES, NOS VIESde Fatou DiomeRoman - 270 pagesEditions Flammarion - août 2008Editions poche J'ai Lu - août 2010

Betty vit seule dans son immeuble et occupe ses journées à observer le voisinage par sa fenêtre. Face à elle, un couple à la dérive, des solitaires, et puis cette vieille femme et son chat, une femme parfois ronchon, avec qui elle va se lier d'amitié contre toute attente. Chaque jour ou presque, elles partagent thé et kugelhof ensemble, et lorsque Félicité est contre son gré placée en maison de retraite, les visites de Betty ne s'arrêtent pas.

Après avoir lu Le ventre de l'Atlantique, l'excellent Kétalaet le très sensible Celles qui attendent, je plonge avec Inassouvies, nos vies, dans un roman qui donne une importance à la solitude, à l'intérêt qu'on porte soudain aux vies des autres lorsque la sienne propre nous paraît vide, ou pleine d'envies inassouvies, un roman aussi qui traite des anciens, des personnes âgées que l'on écoute peu, des liens difficiles à tisser. 

Extrait :"Les gens n'ont pas idée de la violence qu'ils exercent sur les autres, en les transformant en déversoirs d'états d'âmes. Ils vous prennent pour une terre en jachère, vierge des soucis inhérents à la vie et, au premier sourire, ils mettent la charrue avant les boeufs, labourent votre mémoire jusqu'à la saigner et déterrent, sans s'en rendre compte, tout ce que vous vous évertuiez à oublier. Le choc est alors terrible. Tout se passe comme au jeu de quilles, une confidence c'est parfois une dégringolade dans la tête ; en vous balançant les grumeaux de leur vie, boulet par boulet, ils finissent par ébranler les béquilles qui vous soutiennent le moral. Certains sont parfois plus solides que vous, mais parce que vous gérez vos peines en silence, afin de ne pas déranger autrui, ils vous attribuent une sérénité bouddhique et vous demandent de partager le poids de leur choix."


L'héroïne Betty apparaît très seule, très concentrée sur ses pensées, ses observations, sa soif soudaine de décrypter les vies des habitants de l'immeuble d'en face. Ce que j'ai vite regretté, c'est d'en savoir si peu sur Betty, cette femme venue d'ailleurs, d'être un peu trop dans le creux de sa vie, d'être moins touchée par ce personnage effacé que par ceux de ses précédents romans, plus incarnés. Un livre bien écrit mais qui emporte moins, un récit doux-amer qui m'a un peu déçue.


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