Grisés par les 5 millions d'entrée d'un Camping assumant sympathiquement son statut de film beauf et populaire, Fabien Onteniente et Franck Dubosc ont remis ça. Disco entend surfer sur ce qui fut un phénomène de société et demeure aujourd'hui encore comme l'un des symboles récurrents de la nostalgie à la française. On espérait un hommage tendre à une culture musicale qui anima la jeunesse des quadras et quinquas ; Onteniente nous livre un film vulgaire et pas drôle, qui mise absolument tout sur la seule personnalité de Dubosc. Ce dernier n'étant pas vraiment aussi drôle que Will Ferrell, le ratage est complet.
Disco signe la faillite du système Dubosc, qui fut un temps un espoir de l'humour à la française avant de rapidement s'enfermer dans un seul et unique personnage et de ressasser encore et encore les mêmes vannes, comme une vieille cassette tournant en boucle. La vacuité du scénario met en avant les limites du bonhomme, qui n'a plus que quelques slips kangourou et autres tenues ringardes pour tenter de nous arracher un sourire. Pathétique. Et malgré l'abattage de quelques comédiens qui gardent miraculeusement la tête hors de l'eau (notamment Béart et Le Bihan, à l'origine des rares séquences supportables), on sera bien en peine de trouver un quelconque potentiel comique dans ce marasme. L'absence de gags (même mauvais) est criante, et la plupart des scènes sentent le remplissage.
Et l'esprit disco dans tout ça ? Quelques tubes pas trop démodés pour vendre des B.O., trois pauvres scènes de danse vite expédiées, et puis c'est tout. Onteniente n'exploite même pas à fond l'idée déjà vue mais souvent efficace du concours de danse. Mieux vaut revoir dix fois un Podium plus ambitieux et réussi sur tous les plans (comédie, disco attitude, portrait d'un ringard se cachant derrière sa passion) que de s'infliger ce sinistre spectacle qui ne manquera pas d'attirer en masse les fans transis d'un rigolo plus has been que les personnages qu'il défend.
Et dire qu'il y a de fortes chances que cette merde marche... Je suis sûr que TF1 en fera une très bonne pub au magazine de JP Pernaud, à la méthode Cauet, Attention à la marche, 50' inside... Les beaufs vont se régaler !