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Shame de Steve McQueen

Par Catherine93

New-York, immense mégalopole où chacun se perd dans une solitude violente, âpre. Ville frénétique, qui jamais ne s'arrête de vivre mais qui charrie son lot d'hommes et de femmes mal en point. Dans Shame, Brandon y rôde en quête de femmes pour assouvir sa sexualité sauvage, compulsive. C'est un homme seul, mutique et totalement obsédé par le sexe. Déshumanisé comme cette ville qui ne s'éteint jamais et où il fait si froid. Son corps sec et parfait le suggère. Son obsession le cadenasse au point de ne plus entendre les appels au secours de sa soeur complètement paumée, et qui mendie auprès des hommes un peu d'amour. Même auprès de son frère. Relations troubles où affleure la tentation de l'inceste. Sissy est si exsangue affectivement qu'elle a la tentation du pire.

Shame parle certes de la honte ressentie après chaque acte sexuel mais il parle surtout d'un mal très contemporain qui est la peur d'aimer, la peur de l'engagement. Peur telle que Brandon ne peut faire l'amour à sa collègue de bureau, tendre et attentionnée. L'amour, la tendresse le tétanisent et font de lui un homme impuissant. On ne la reverra plus.

C'est l'errance d'un homme incapable de bonheur que nous raconte Steve McQueen. Le sexe est morbide, profondément tragique. Pour preuve, la scène finale avec deux prostituées. Steve McQueen filme un homme sans plaisir, désespéré. C'est une scène dérangeante, bouleversante. Quelle désespérance sur ce visage!! Quelle immense solitude!


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