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... à la folie

Publié le 22 décembre 2011 par Lorraine De Chezlo

... à la foliede Sylvain Ricard et James
Bande dessinée - 140 pages
Editions Futuropolis - septembre 2009

Face à nous, un couple qui revient sur son passé. L'homme et la femme, aux visages d'animaux, prenant tour à tour la parole, évoquent leurs années d'étudiants, leur rencontre, leur mariage rapide et à peine gâché par les moustiques, leur vie commune, leurs vies distinctes aussi : monsieur travaille, et beaucoup, madame s'occupe du foyer, seule à la maison une grande partie de sa vie. Quand monsieur rentre, tout se doit d'être prêt, sauf... lui-même. La tête dans sa carrière, dans ses rivalités professionnelles, dans la crainte des humiliations du boulot, il n'est pas prêt à fermer la parenthèse de sa journée et déverse toute sa nervosité sur sa femme. Les coups peuvent pleuvoir sur elle, son corps peut être violé, mais elle espère que c'est passager...


... à la folie
Une bande dessinée qui aborde le douloureux problème de la violence conjugale, de l'enlisement de la maltraitance au sein d'un duo intime, de la culpabilité qui assaille la victime, du silence autour des souffrances, du pardon que l'on récidive, des coups aussi qui récidivent invariablement... du cercle infernal dont il est difficile de sortie malgré les tentatives. Très sombre, très pessimiste donc. Une réalité dont on parle peu. Pourtant, le parti pris de coller des visages d'animaux aux personnages paraît contradictoire, comme un moyen de mettre de la distance avec cette histoire, comme la volonté de dire "voyez le comportement incompréhensible de ces animaux". Et pourtant ils sont bien humains, c'est dans la nature humaine toute cette violence et toute cette acceptation. Et c'est cela qui rend la chose dramatique. 
Alors oui, le scenario est abouti, avec cette alternance de plans où, sur un canapé, ils reviennent sur leur passé chacun à leur tour, comme isolés dans le cabinet d'un psy, et les scènes du passé. L'évolution de leur relation est donc retranscrite sur la durée, on appréhende les deux personnages principaux dans leur quotidien professionnel, amical, familial et solitaire. Sur la forme, ce profil canin qui enlève beaucoup d'expressivité, notamment dans le regard, et qui dessert un peu le fond. L'album de Dauvillier et D'Aviau, Inès de m'avait paru beaucoup plus violent alors que la violence était peu montrée, plus pertinent.


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