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Homeland [Saison 1]

Publié le 22 décembre 2011 par Lulla

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Saison 1 // 1 250 000 tlsp. en moyenne

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   Homeland est à l'image de son pilote (ma critique est à (re)lire ICI) : "éprouvante et passionnante". Ce ne sont pas les seuls adjectifs qui conviennent d'ailleurs, mais la liste est bien trop longue. Ce qu'il faut retenir avant tout c'est que c'est LA meilleure nouveauté de l'année sans aucune contestation possible. Vous pouvez exprimer votre désaccord en commentaires, mais ne comptez pas sur moi pour me laisser convaincre par vos arguments. Certaines séries devraient faire l'unanimité, sans discuter, et Homeland fait clairement partie de celles-là ! Ce que je trouve formidable venant de la part de certains producteurs importants de 24 qui travaillent également sur cette série (Alex Gansa et Howard Gordon pour ne pas les citer), c'est d'avoir réussi à garder un même degré d'intensité, de suspense et de surprise que dans le show de Jack Bauer mais avec tout le fond qui lui manquait cruellement et qui ne faisait de héros qu'une machine (je sais que je caricature mais avouons tout de même que 24 a toujours fait passer le pure divertissement avant tout le reste -et c'était son droit le plus strict après tout- mais moi, ça ne me suffisait pas). 

   Je pourrais écrire un paragraphe entier sur les performances incroyables des acteurs principaux mais ce serait une perte de temps : vous savez déjà qu'ils méritent tous les awards de la Terre ! Notons tout de même que s'il ne fallait retenir qu'un épisode pour Claire Danes ce serait l'avant dernier, The Vest, où elle a joué la folie avec un naturel désarmant. On apprend ainsi que notre héroïne n'est pas simplement un peu dérangée et surmenée, elle est carrément bipolaire ! "Emmy Material", les amis. Elle était aussi très impressionnante lors de son face à face avec Dana, la fille de Brody, ou face à Brody lui-même dans le final. Bref, Claire Danes était déjà excellente dans Angela, 15 ans et, depuis, elle n'a cessé de s'améliorer. Elle n'a pas eu jusqu'ici la carrière qu'elle méritait au cinéma mais c'est bon de constater que la télé est capable de lui offrir des rôles peut-être encore plus gratifiants car ils s'inscrivent dans la longueur. Du coté de Damian Lewis, clairement, le Season Finale est SON épisode. La scène dans le bunker où il est prêt à se faire exploser est certainement l'une des plus intenses que j'ai vu, toutes séries et années confondues. Mon coeur battait à un rythme fou et je crois même qu'il s'est arrêté une bonne dizaine de secondes. La mise en scène était telle qu'elle ne pouvait qu'être réussie mais la prestation de Damian Lewis est ce qui lui a permis de se transformer en très grand moment de télévision. Bon et puis Mandy Patinkin a été très bien aussi tout du long, notamment à travers sa relation si particulière avec Carrie. Mais je crois que j'ai encore plus aimé voir Saul face à sa solitude, lorsque sa femme a fini par le quitter. Je n'arrive d'ailleurs pas à m'enlever de l'idée qu'il y a quelque chose là-dessous qui va au-delà de la lassitude du couple... Ce n'est certainement pas ce que la saison nous a offert de plus intéressant et pourtant, même ça, c'était fort. Morena Baccarin a été parfaite dans son rôle de femme bafouée mais pas vaincue; l'acteur qui jouait Walker, avec sa froideur implacable, était flippant; et puis j'ai beaucoup aimé Virgil. Je sais qu'il est au final très anecdotique mais il a quelque chose de rassurant grâce à son humour et une sorte d'insouciance. J'ai beaucoup aimé sa réplique dans le final d'ailleurs, au sujet de Carrie : "You're crazy and you know you are". Tellement drôle, triste et vrai à la fois... Je l'ai écrit finalement mon paragraphe sur les performances des acteurs !

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   Je parle beaucoup du final parce qu'il est encore tout frais à mon esprit et qu'il m'a de toute façon soufflé, mais la saison dans son ensemble est une très très belle réussite et, pourtant, ce n'était vraiment pas gagné. A plusieurs reprises, j'ai cru que le charme des débuts allait être rompu. J'ai d'abord douté lorsque Carrie a dû faire retirer les caméras de chez les Brody. On s'était habitué à ce système très excitant où l'on devenait finalement nous aussi des voyeurs. On attendait LE moment où Nicholas allait flancher, et ce moment n'est jamais arrivé. Je pensais alors que la série ne serait plus jamais la même mais je me suis lourdement trompé. Elle n'en est devenue que plus exaltante. Lorsque Carrie et Nick se sont embrassés puis ont couché ensemble, je me suis dis que les scénaristes avaient (déjà) "sauté le requin" comme on dit. Que nenni. En l'espace d'un épisode "road trip", ils ont balayé mes inquiétudes. La relation entre les deux héros est alors devenue encore plus complexe et passionnante et elle a précipité la "chute" de Carrie. Et puis on nous a fait croire que Sergeant Brody n'était en fait pas du tout un terroriste. Que Carrie s'était lourdement trompée. Que sa folie avait bien gagné. Là, je ne voyais plus très bien où Homeland pouvait nous amener mais je savais juste que ça ne m'intéressait plus. Sauf qu'un épisode plus tard, tout est rentré dans l'ordre : finalement si, il s'agit bien d'un terroriste et ses motivations nous ont été dévoilées. Elles laissent d'ailleurs un peu à désirer au fond. Un homme serait-il vraiment capable de mourir au nom d'un enfant qui n'était même pas le sien ? Bien sûr, ça va bien au-delà de ça mais je reste dubitatif devant une telle dévotion, un tel sacrifice. Mais c'est justement ce qui est fascinant et ce n'est pas comme si la série avait inventé le concept. Les kamikazes existent vraiment après tout. Les kamikazes américains qui trahissent leur propre pays, c'est plus rare en revanche... En tous cas, la série n'a jamais cessé au cours de cette première saison de nous surprendre en nous amenant là où on ne l'attendait pas. En 2011, quand on est sériephile, ce plaisir de ne pas savoir, de ne pas pouvoir deviner ce qui va se passer, est rare et précieux.  

   Les perspectives pour la saison 2 sont aussi réjouissantes qu'inquiétantes. Les auteurs ont beau nous avoir livré une première salve d'épisodes parfaite, on sait pertinemment que cet état de grâce est fragile. Carrie ne travaille désormais plus à la CIA et si elle devait être ré-engagée, bon courage pour le justifier ! Du coup, Saul devrait jouer un rôle encore plus grand et ce n'est pas pour me déplaire. Combien de temps avant que l'entourage de Brody ne trinque pour ses actions ? Je pense que ses enfants sont à l'abri, même Dana qui flirte avec la vérité sur son père, mais Jessica... je ne la vois pas survivre encore très longtemps. Si le thème de la politique a pris plus d'importante dans les derniers épisodes, il ne fait aucun doute que ce sera l'un des thèmes centraux de la saison 2. Cela devrait permettre d'ajouter de nombreux protagonistes, d'autant qu'Elizabeth Gaines ne fait désormais plus partie du paysage. Je me demande d'ailleurs s'il fallait faire confiance à cette femme. Si Abu Nazir savait que Brody allait se voir proposer un poste, c'est peut-être parce que Gaines était de mèche avec lui et pas seulement parce que ça coulait de source. Il était ensuite préférable de l'éliminer une fois sa mission remplie. Des tas d'autres questions se posent, notamment sur la taupe au sein de la CIA. Il y en a forcément une. Le mystère reste entier au sujet du rasoir, même si la piste Brody est toujours celle que je privilégie. Peut-être n'avons nous pas encore rencontré cette taupe? Ce serait même préférable d'alleurs, histoire de ne pas se lancer dans le jeu du "je retourne ma veste dix fois" propre à des séries comme Prison Break. Homeland vaut mieux que ça. 

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// Bilan // Homeland est une série kamikaze, qui n'a pas eu peur de prendre des risques tout au long de sa première saison et qui nous a constamment donné l'impression qu'elle se tirait une balle dans le pied, avant de toujours se relever et en sortir même grandie. S'il ne fallait retenir qu'une seule série en 2011, c'est inconstablement celle-là. La barre est désormais très très haute. Il ne sera pas aisé de maintenir un tel degré d'excellence par la suite mais le pari s'annonce exaltant !


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