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Les 25 meilleurs albums de l’année : les positions 5 à 1

Publié le 23 décembre 2011 par Feuavolonte @Feuavolonte

Les 25 meilleurs albums de l’année : les positions 5 à 1

La voici, la voilà. La conclusion de notre palmarès des meilleurs albums de l’année. Régalez-vous.

#5 PJ Harvey – Let England Shake [Island/Vagrant]

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À 41 ans, à son 10e album, Polly Jean Harvey a toujours autant d’aplomb. Un rock folklorique savoureux, si l’on puisse dire, où l’on reconnaît sa sauvage profondeur sans se lasser ni moins trouver la formule répétitive. Si dans ses dernières réalisations, White Chalk et A Woman a Man Walked by —une de ses nombreuses collaborations avec John ParrishPJ mettait davantage à l’avant-scène piano et guitare effrénée, dans une tendance un peu plus épurée. Ici, on a droit à un large éventail instrumental, mais l’instrument par excellence de PJ Harvey se joue par ses cordes vocales. Cette voix qui, sur cet album, à la puissance qu’on lui connaît, taraude entre indignation, complainte et espoir. Et elle use de ses sensibles accents toniques pour, comme à son habitude, avancer des paroles dérangeantes, et pour ici dépeindre le climat de guerre, précisément celui de la Première Guerre mondiale, qui a bel et bien shake the England. -É.B.

PJ Harvey – The Glorious Land

#4 Destroyer – Kaputt [Merge]

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Sur son neuvième album Kaputt, Destroyer nous ramène 30 ans en arrière dans une démarche musicale aussi surprenante qu’intéressante. Dan Bejar confirme le retour des années 80 à la mode en mélangeant à l’habituel style électro de son groupe le jazz acide qui rappellera (peut-être) aux plus vieux de nos lecteurs la musique marquante d’une époque pas si lointaine. Kaputt, de l’allemand « cassé », marque une brisure avec d’autres albums marquants de l’année. On ne s’en plaindra pas. -J.L.

Destroyer – Chinatown

#3 St. Vincent – Strange Mercy [4AD]

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Strange Mercy est sans conteste le meilleur des trois albums de la formation. Avec des riffs de guitares absolument excentriques à l’avant-plan, des envolées électroniques et des voix truquées jusque dans la corde vocale, ce troisième opus vient vous chercher dans votre plus profonde ambiguïté. Des morceaux attendrissants vont faire place à des pièces aux sonorités plus tordues. Ainsi on se retrouve avec un disque qui nous fait monter dans les plus vertigineuses hauteurs autant que dans les plus sombres profondeurs.

Ses textes viennent toucher, tout comme la nébuleuse voix d’Annie Clark qui nous propose de grandioses et inédites mélodies. Dans une ambiance électro, métallique, lourde tout en étant touchante, St. Vincent nous propose ici un des plus beaux moments musicaux de l’année. -J-F.T.

St. Vincent – Surgeon

#2 Fleet Foxes – Helplessness Blues [Sub Pop]

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Robin Pecknold, le chanteur du groupe, traversait une rupture et une crise existentielle évidente lors de la réalisation de l’album. Investi démesurément dans l’écriture des pièces de ce deuxième effort, le musicien de Seattle livre dans ses vers l’incertitude qui l’a affligé. On peut l’entendre sur la pièce Helplessness Blues : « If I know only one thing / it’s that everything that I see / of the world outside is so inconceivable / often I barely can speak ». Parfois joyeux, parfois mélancolique, le disque suit la courbe d’un esprit tourmenté, mais serein en surface.

En écoutant Helplessness Blues, on se sent encore une fois plongé dans un univers folk/baroque nostalgique et émouvant. À la différence de leur premier album éponyme, on y retrouve des paroles intimistes et des mélodies pour la plupart modestes, mais tout aussi fignolées. Les morceaux plus orchestraux révèlent, quant à eux, une instrumentation originale et bien dosée. Fleet Foxes prouve sur ce deuxième effort que le groupe a su évoluer et amener sa musique ailleurs, tout en gardant son charme des débuts. -R.d-F.

Fleet Foxes – The Shrine:An Argument

#1 Bon Iver – Bon Iver [Jagjaguwar]

Les 25 meilleurs albums de l’année : les positions 5 à 1
On pourrait nous reprocher de tomber dans la facilité ici. Bon Iver, album de l’année? Il ne suffit donc que quelques arrangements bien léchés et précieux, des synthétiseurs, une voix trafiquée et une grosse hype pour être dans les bonnes grâces de Feu à volonté?

La réponse est non. Si le deuxième album du chouchou des milieux alternatifs se mérite la première position de son palmarès, c’est parce que son disque est excellent, parfaitement composé et d’une fraîcheur très appréciée. Il débute avec Perth, qui montre un nouveau Bon Iver, plus puissant, plus orchestral, mais tout autant intimiste avec l’auditeur. Même combat pour Holocene, Towers, Calgary.

Jamais le groupe de Justin Vernon ne tombe dans la facilité. Mais il ne se complique jamais la vie non plus. Et avec une fin comme Beth/Rest, morceaux sublime, mais qualifié par plusieurs d’atroce et de ridicule, Bon Iver ne mérite rien de moins que le titre d’album de l’année. Et peut-être de meilleur disque depuis deux bonnes années. -O.M.

Bon Iver – Holocene

Je sens venir les mises en accusation. Dans un domaine comme celui de la critique musicale, les comparaisons sont inévitables. On nous reprochera d’avoir évité Adele, Drake, Jay-Z et Kanye West, quatre figures populaires bien représentées dans les palmarès cette année. Certains iront même jusqu’à nous accuser de vouloir être le Pitchfork québécois. Ce à quoi je répondrai : bien sûr.

Bon Iver, Fleet Foxes, St. Vincent, Destroyer et PJ Harvey. Cinq artistes oeuvrant généralement dans les milieux moins connus. Cinq artistes qui trônent au sommet de notre palmarès de l’année. Pourquoi? Parce que ce sont parfois des groupes plus ou moins connus? Parce qu’on veut être indie, être plus cool que les autres?

Non. Il s’agit simplement des artistes qui ont lancé les meilleurs albums cette année. Et si ces musiques ne jouent pas à la radio, ne gagnent pas de prix lors des galas (sauf peut-être pour Bon Iver, on verra) et n’ont pas de temps d’antenne à la télévision populaire, c’est parce qu’elles ne cadrent pas avec ces marchés qui priorisent le lucratif devant l’artistique.

Je n’accuse pas ici Adele, Drake, Jay-Z ou Kanye West d’être des artistes « vendus ». Ils ont lancé de bons albums, mais, selon nous, pas assez pour être dans ce palmarès.

Alors, quoi répondre lors de notre mise en accusation? Oui, nous aimerions bien être le Pitchfork québécois. Parce que Pitchfork, avant d’être le magazine qui donne toujours les mêmes notes aux albums, qui décide d’avance qui mérite une bonne ou une mauvaise note ou qui lance des hype sans valeur, est l’un des rares médias à être resté indépendant d’esprit et à chercher la nouveauté.

Sans Pitchfork, quelques groupes bien populaires aujourd’hui n’auraient peut-être pas eu le même succès. Vous aimez Arcade Fire? J’imagine. Nous aussi. Et Pitchfork les aimait probablement avant vous. Regardez maintenant le résultat. -O.M.


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