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Intraçable

Par Rob Gordon
IntraçableIl suffit d'une précision pour résumer ce que vaut Intraçable : le dernier film de Gregory Hoblit a été écrit par un avocat et un orthopédiste, sans doute pour tuer le temps entre la partie de golf et l'apéro. Et si trois scénaristes sont crédités, c'est simplement parce qu'un script doctor a été appelé à la rescousse in extremis. On n'ose imaginer à quoi ressemblait le script avant cette intervention de dernière minute.
Sous ses airs aguicheurs (youpi, des tueries tordues façon Saw !), Intraçable est un fait un thriller tout à fait ordinaire, tant dans sa construction que dans sa résolution. Mais c'est aussi et surtout un film désespérément con, pas assez cependant pour devenir jouissif. Les invraisemblances et les trous d'air du scénar s'enchaînent à une vitesse telle qu'il devient impossible d'en faire la liste. Le degré de consternation ne cesse de croître, surtout lorsque l'on fait connaissance avec le vilain serial killer après à peine une heure de film : à la fois génie du crime (il a monté un plan machiavélique en environ 2 jours) et prodige de l'informatique (son matos est si perfectionné qu'il arrive à berner le FBI comme il veut), il est à placer sur le podium des psychopathes les moins crédibles de l'histoire du thriller.
Habituellement, lorsque des scénaristes se permettent de dévoiler l'identité du tueur plus d'une demi-heure avant le générique de fin, c'est qu'ils ont un autre rebondissement à proposer, une réflexion à offrir. C'est en effet le cas dans Intraçable, puisqu'il nous est proposé un poignant pamphlet contre les ravages d'Internet, encore moins convaincant qu'une publicité pour le contrôle parental. Ensuite, le polar reprend ses droits, le personnage de Diane Lane nous expédiant les antécédents et le mobile du tueur en cinquante secondes avant de mettre cinq minutes à rentrer chez elle (comme un léger problème de rythme). Il faut d'ailleurs saluer le travail de l'actrice, qui parvient à rester digne de bout en bout, visiblement convaincue par les inepties qu'elle doit défendre. Il n'y a bien qu'elle.
2/10
(également publié sur Écran Large)

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