Lorsqu’on pense au sport en Afrique de l’Est, on pense au fond et au demi-fond (marathon, 5.000 m, 10.000 m…). Depuis des décennies, le Kenya et l’Ethiopie monopolisent par leurs talents ces disciplines. En revanche aucun pays de ces régions n’a su s’imposer dans le football, rappelle Think Africa Press.
Et la Coupe d’Afrique des Nations 2012 (CAN) qui se tiendra au Gabon et en Guinée équatoriale ne fera pas exception à la règle. Là où l’Afrique de l’Ouest sera représenté par sept sélections nationales (Ghana, Côte d’Ivoire, Sénégal,Guinée, Burkina Faso, Niger et Mali), aucune nation de l’Afrique de l’Est n’est parvenue à se qualifier.
Lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, la première organisée sur le sol africain, cette région du continent noir avait également brillé par son absence. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce problème.
Avant tout, il est clair que le football de l’ouest du continent est supérieur à celui pratiqué à l’est. Du Sénégal au Ghana en passant par la Côte d’Ivoire, on trouve des joueurs évoluant dans les clubs européens les plus prestigieux (Seydou Keita, Michael Essien, Didier Drogba) et ayant remporté des titres majeurs. A l’est, le seul joueur à évoluer au très haut niveau est McDonald Mariga, ce dernier joue pour l’Inter Milan. Brillants en club, les Africains de l’ouest le sont aussi en équipe nationale. Le Nigeria, par exemple, est championne olympique et a remporté la CAN à deux reprises.
Contrairement aux Anglais, les Français et les Belges ont vite pris conscience que leurs anciennes colonies constituaient un vivier extraordinaire de talents. Les deux pays ont mis en place des cellules de détection pour repérer les futurs grands. Ainsi, à l’âge de 17 ans, Seydou Keita a quitté son Mali natal pour rejoindre le club de l’Olympique de Marseille.
Les politiques nationales ont également contribué à l'éclosion de grandes équipes de football. Dans les années 80, le Cameroun met en place des écoles de football de l’excellence où les joueurs les plus prometteurs peuvent être repérés plus facilement. Les résultats sont très vite payants. Depuis 1984, le Cameroun a participé à toutes les Coupes du monde (sauf celle de 2006) et gagné quatre CAN.
En Afrique de l’Est, certains pays ne disposent pas des institutions nécessaires au développement du football. Il y a peu de temps, le Kenya n’avait toujours pas de fédération, deux associations se faisaient la guerre pour s’imposer. Le pays a même été banni des compétitions internationales en 2006. C’est un tribunal du sport qui a du trancher dans ce litige, la crise se termine en 2010.
La situation semble néanmoins évoluer. Après des années de déclin, le Rwanda a investi dans des installations et des programmes pour les jeunes joueurs. L’Académie Amavubi ouverte en janvier 2009 a formé une grande partie des joueurs de l’équipe nationale des moins de 17 ans qui s’est qualifiée pour la Coupe du Monde. Le Kenya est également en train d'investir pour l'avenir. Dans quelques années, ces pays «fourniront» peut-être les nouveaux Eto'o et Drogba.