"La première chose que Muriel ressentit fut un soulagement railleur. Le nom - Hester Lilly - lui avait évoqué une fragilité souffreteuse, préraphaélite. [...] Dès qu'elle la vit, une confiance malavisée apaisa ses doutes. Les lettres que son mari échangeait avec cette jeune cousine ne paraissaient plus si coupables et torturantes ; cette correspondance filiale cessait d'être une menace."
Hester Lilly, devenue orpheline, est recueillie par son cousin, directeur d'école, Robert, et sa femme Muriel. Pour cette dernière, il est évident que la jeune-fille nourrit des sentiments à l'égard de son mari. Alors Muriel s'inquiète et fait régner dans la maison une ambiance lourde et méfiante. Hester Lilly, elle, provoque maladresses sur maladresses... Qui aura donc le dernier mot ?
Dans ce court roman, qui a bien plus le format d'une grosse nouvelle que d'un roman d'ailleurs, les personnages sont en déséquilibre émotionnel constant, et leur apparence est en contraste permanent avec leurs émotions intérieures. Voilà qui est propice au plaisir de lecture.
L'intrigue en est relativement classique - le summum étant la chute d'un petit objet de porcelaine fragile cristallisant les frustations de tous - mais l'écriture assez subtile pour retenir l'attention. Un délicat moment, des pages tournées plutôt vites, mais une couverture absolument pas adaptée au contenu (et utilisée pour Cette main qui a pris la mienne plus tard, et à l'envers, ce qui m'exaspère toujours un peu, je veux dire la réutilisation d'images semblables pour des romans différents, bon bref...).
Editions Rivages - 6€ - Mars 2009
Mango est restée dans une adhésion partielle mêlée d'admiration - Un régal pour Clarabel !
(Sinon, Clara met un clap de fin à son blog... A très très bientôt Clara !!)