The Black Keys
El Camino [Nonesuch]
Décembre 2011
Si nous avons longtemps pleuré la disparition de la barbe de Dan Auerbach, il en a fallu peu pour nous reconquérir : Lonely Boy, un clip amusant pour un tube pétaradant. Pour ce septième album, la formule a changé, et l'éminent producteur Danger Mouse n'y est pas pour rien. Il avait bossé avec eux sur Tighten Up, gros tube de l'acclamé Brothers (2010), où les deux univers sonores se mariaient dans l'harmonie la plus complète. Danger Mouse compose comme il réaliserait un film, et a toujours une influence immense sur les disques qu'il produit – El Camino en fait partie, et le son est par ailleurs époustouflant. Le duo, conscient de son ascension spectaculaire au sein de la culture de masse, s'est efforcé de nous offrir des titres taillés pour la scène, denses et électriques. Si les paroles n'ont pas grand intérêt, la voix semble s'adonner à mille acrobaties mélodiques toujours plus bluffantes. La voix d'Auerbach est magnifique ; facile d'en faire l'une de ses voix préférées. La brutalité des aspirations blues-rock des Black Keys, pourtant, a évolué en une méticulosité empruntant autant à la soul qu'au hard rock. El Camino, c'est que des hits, c'est une des bombes de l'année, et on comprend vite qu'en sept albums, ces deux blanc-becs sont devenus des rockstars d'une coolitude éternelle.